Le président de FPI, Fouad Makhzoumi, au Forum Economique et Financier pour la Méditerranée, à Milan, le 21 juillet 2009. | GIUSEPPE CACACE / AFP

A quelques mois de la primaire, François Fillon a signé un contrat avec le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi, via sa société 2F Conseil, révèle Mediapart mardi 14 mars. « Il était déjà candidat LR [Les Républicains] à la présidentielle », précise le site. Une information confirmée par la conseillère en communication de M. Fillon, Myriam Lévy.

Basée à Dubaï, aux Emirats arabes unis, la société présidée par M. Makhzoumi, FPI (Future Pipe Industries), « figure parmi les leaders mondiaux de la fourniture de pipelines ».

Des liens anciens

Le milliardaire et le candidat entretiendraient des liens de longue date. « Le Libanais avait d’ailleurs offert un banquet en l’honneur de son ami Fillon à Beyrouth en décembre 2014 », ajoute Mediapart. Sunnite, ayant longtemps vécu en Arabie saoudite, M. Makhzoumi est décrit par le site Intelligence Online comme « le poisson pilote » du député de Paris au Moyen-Orient.

Sa famille soutient le parti conservateur en Grande-Bretagne, par des dons. L’ancien ministre britannique Jonathan Aitken a dû démissionner, en 1995, parce qu’il n’aurait pas déclaré ses liens avec l’intéressé, avant d’être condamné en 1999 pour parjure.

En France, le candidat de la droite « a-t-il empoché des fonds de la part de FPI sur la base du contrat signé au début de l’année 2016 ? Et à quelle hauteur ? », s’interroge le site d’information en ligne.

Mystère sur la mission

Un consultant de FPI en France, Régis Lefebvre, admet des versements, mais limités : « s’il a gagné 10 000 ou 20 000 euros, ça s’arrête là. » D’après Mediapart, le contrat prévoyait une « grosse prime de résultat », non touchée au final. Et celui-ci « est clos puisque 2F Conseil n’a plus d’activité depuis le 31 décembre 2016 », a déclaré Mme Lévy à nos confrères.

Mais le mystère reste entier sur la nature de la mission confiée à François Fillon. Un éventuel conflit d’intérêt n’est pas à exclure. D’après les comptes de sa société 2F Conseil, le député a touché plus de 750 000 euros en salaires et bénéfices entre juin 2012 et décembre 2015.

Les affaires qui menacent François Fillon résumées en trois minutes
Durée : 03:13