Après l’accord du Parlement obtenu lundi, Mme May attend désormais l’assentiment de la reine. | DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

La première ministre britannique, Theresa May, informera le Parlement du déclenchement du Brexit d’ici à la fin de mars, même si la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) pourrait être perturbée par la demande écossaise d’un référendum d’indépendance.

Mise en difficulté par cette demande, qui vient compliquer sa stratégie de négociations, Mme May a expliqué, mardi 14 mars, devant les députés qu’après l’accord du Parlement, obtenu la veille, elle attendait désormais l’assentiment de la reine. Une formalité qui devrait être remplie, selon elle, « dans les prochains jours ».

« Je reviendrai devant cette chambre avant la fin du mois pour notifier ma décision une fois que j’aurai déclenché formellement l’article 50 » du traité de Lisbonne, qui lancera officiellement la procédure de sortie, a-t-elle ajouté.

Une nouvelle relation « positive pour tout le Royaume-Uni »

« La nouvelle relation sera positive pour tout le Royaume-Uni », a-t-elle ajouté, insistant sur le mot « tout », à l’intention en particulier des bancs du parti indépendantiste écossais SNP. La dirigeante du Scottish National Party, la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé lundi qu’elle demanderait la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance entre l’automne 2018 et le printemps 2019.

Mme Sturgeon demandera également la semaine prochaine au Parlement régional écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure. Une telle consultation requiert en effet l’accord du gouvernement britannique et un vote du Parlement de Westminster.

Mardi, Mme Sturgeon a mis en garde Londres contre toute tentative de blocage, affirmant aussi que c’est au Parlement écossais qu’il appartient de déterminer « quand » il aurait lieu « et la question » qui sera posée aux Ecossais.

« Mur d’intransigeance »

Theresa May a, elle, une nouvelle fois dénoncé devant les députés un projet qui « crée de l’incertitude au moment où le pays doit s’unir ». « L’indépendance ne signifiera pas l’adhésion à l’Union européenne », a-t-elle mis en garde.

Si Mme May a le pouvoir de refuser la tenue d’un référendum, cette position serait politiquement difficile à tenir, risquant d’attiser encore plus la flamme indépendantiste. Mme Sturgeon a justifié sa demande par « le mur d’intransigeance » opposé par le gouvernement britannique aux demandes des Ecossais concernant le Brexit, alors qu’ils veulent notamment rester dans le marché unique européen. Or Mme May souhaite un Brexit clair et net impliquant la sortie du marché unique afin de pouvoir reprendre le contrôle de l’immigration.

Le précédent référendum sur l’indépendance, en 2014, s’était soldé par le maintien dans le Royaume-Uni par 55 % des voix. Mais le Brexit a changé la donne, avec près de la moitié des Ecossais (48 %) désormais favorables à la séparation, selon un sondage publié lundi.