Après onze mois d’audience, le tribunal de Munich (Sud) a qualifié « d’organisation terroriste » le quatuor qui s’était formé sur Internet et baptisé « Oldschool Society », arrêté en mai 2015. | © Michaela Rehle / Reuters / REUTERS

La justice allemande a condamné mercredi 15 mars à des peines de trois à cinq ans de prison trois hommes et une femme néonazis qui voulaient perpétrer en 2015 une attaque d’un foyer pour demandeurs d’asile.

Après onze mois d’audience, le tribunal de Munich a qualifié « d’organisation terroriste » le quatuor, qui s’était formé sur Internet et baptisé « Oldschool Society », arrêté en mai 2015.

Le « président » Andreas H., 58 ans, et son second, Marcus W., 41 ans, se sont vu infliger respectivement quatre ans et demi et cinq ans de prison. Le « porte-parole » d’Oldschool Society, Olaf G., 31 ans, a été condamné à trois ans de prison, et Denise G., 24 ans, à trois ans et dix mois de détention.

Le parquet fédéral, seul compétent pour les affaires de terrorisme, avait réclamé quatre ans et demi à sept ans de prison, qualifiant les projets des accusés de « très concrets » et susceptibles de « tuer ». La défense avait de son côté plaidé l’acquittement.

Le groupuscule avait été interpellé avant sa deuxième rencontre physique, alors qu’il prévoyait de se retrouver du 6 au 8 mai 2015 pour mener « des actions », en l’occurrence l’attaque d’un foyer pour demandeurs d’asile dans l’Etat régional de Saxe, selon le parquet.

Des membres en liberté

Deux des accusés s’étaient rendus en République tchèque quelque temps auparavant pour y acheter de grandes quantités de feux d’artifice interdits en Allemagne. Ils avaient prévu d’ajouter des clous à leur engin explosif pour multiplier les dégâts. Mais ils avaient été repérés grâce à l’interception de communications téléphoniques et de messages sur Internet.

Les membres d’Oldschool Society seraient au nombre de dix à quinze, et une enquête est toujours en cours pour retrouver ces autres personnes, avait dit le procureur Jörn Hauschild à l’ouverture du procès, en avril 2016.

Les actes de violence contre des réfugiés se multiplient, notamment dans l’Est et en particulier en Saxe, depuis que l’Allemagne a accueilli en 2015 près d’un million de migrants fuyant la guerre et la misère.

Un autre groupuscule d’extrême droite est jugé depuis la semaine dernière à Dresde, capitale de la Saxe, pour une série d’attaques à l’explosif en 2015 contre des réfugiés et des représentants de la gauche locale.