Loge du conglomérat Airbus, sur le fronton du siège du groupe à Blagnac, près de Toulouse, le 28 juin 2016. | RÉMY GABALDA / AFP

Le consortium européen Airbus a annoncé jeudi 16 mars faire l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en France, sur des soupçons de corruption au Royaume-Uni. Celle-ci a été ouverte en juillet 2016 « en lien avec des contrats de ventes », a précisé une source judiciaire. Le groupe aéronautique avait l’obligation de faire une communication, en raison d’impacts possibles sur les marchés financiers.

Airbus a par ailleurs rappelé, dans un communiqué, l’enquête en cours depuis le 7 août 2016 de la part de l’organe britannique chargé de la lutte contre la corruption, le Serious Fraud Office (SFO), sur ces mêmes « soupçons de fraude et de corruption dans les activités d’aviation civile ». Le PNF travaille en coordination avec le SFO. Le groupe a assuré qu’il « coopérera[it] pleinement avec ces deux organismes ».

Enquête britannique

Le SFO avait ouvert une enquête le 7 août pour des « allégations [qui] portent sur des irrégularités concernant des consultants tiers », avait-il précisé. Un porte-parole avait alors déclaré qu’aucune information supplémentaire ne serait rendue publique avant l’aboutissement de l’enquête.

Cette annonce était survenue quatre mois après que l’agence britannique de crédits à l’exportation avait suspendu les crédits accordés à Airbus, suivie dans un second temps par la France et l’Allemagne.

Vente controversée en Autriche

En outre, le 16 février, le ministère de la défense autrichien a annoncé sa volonté de poursuivre Airbus pour une affaire de fraude et de corruption dans le cadre d’une vente controversée d’avions de combat Eurofighter au pays.

L’affaire porte sur la livraison, en 2003, de 15 appareils Eurofighter pour un montant de 1,7 milliard d’euros. Le ministère de la défense autrichien soupçonne Airbus d’avoir gonflé artificiellement les prix. « Nous ne savons pas sur quelles constatations est basée » la décision du gouvernement autrichien, avait alors réagi Airbus.

Le groupe avait affirmé à la fin de janvier avoir accepté une procédure de rectification fiscale en Allemagne concernant cette vente d’avions de combat Eurofighter à l’Autriche, alors que cette transaction fait l’objet depuis des années de soupçons d’éventuels pots-de-vin.