L’affaire avait commencé par une lettre anonyme, le 17 août 2010, envoyée au constructeur dénonçant l’acceptation de pots-de-vin par des salariés occupant des postes-clés. | LOÏC VENANCE / AFP

Les juges d’instruction ont renvoyé devant le tribunal quatre personnes soupçonnées d’avoir participé à la fausse affaire d’espionnage chez le constructeur Renault en 2011 à travers une escroquerie au renseignement, a fait savoir jeudi 16 mars une source proche du dossier.

Dans leur ordonnance datée du 10 mars, les magistrats ont notamment ordonné que soient jugés deux ex-cadres du groupe. Le principal suspect, Dominique Gevrey, est renvoyé notamment pour « escroqueries ». Il est soupçonné d’avoir « trompé » Renault pour se faire payer, fausses factures à l’appui, des « prestations inexistantes » de renseignement censées étayer des accusations d’espionnage portées contre plusieurs cadres.

Un autre cadre est, lui, renvoyé, entre autres pour « complicité d’escroqueries » et « faux ». Deux autres protagonistes sont renvoyés pour violation du secret professionnel et complicité de ce délit.

« Manœuvres frauduleuses »

L’enquête avait permis de mettre au jour l’« existence de manœuvres frauduleuses afin de tromper le groupe Renault quant à la réalité des suspicions de corruption pesant sur les différents cadres », selon l’ordonnance des juges.

L’affaire avait commencé par une lettre anonyme le 17 août 2010 envoyée au constructeur dénonçant l’acceptation de pots-de-vin par des salariés occupant des postes-clés. En janvier 2011, trois cadres, accusés de se livrer à de l’espionnage industriel, avaient été licenciés sur la foi d’une enquête interne basée sur des rapports fictifs communiqués par une mystérieuse source. Les investigations avaenit révélé que des escroqueries similaires s’étaient produites dès 2008 à l’occasion de deux autres enquêtes visant des salariés.