Donald Trump lors d’une réunion publique à Nashville dans le Tennessee, le 15 mars. | Andrea Morales / AFP

Mercredi 15 mars

Un juge fédéral de Hawaï a mis un coup d’arrêt au second décret anti-immigration de Donald Trump, quelques heures avant son entrée en vigueur. Le magistrat Derrick Watson a décidé de la suspension en urgence de l’ordre exécutif, qui prévoyait d’interdire temporairement d’entrée sur le territoire américain les ressortissants de six pays à majorité musulmane et la plupart des réfugiés.

La justice estime que le texte viole le premier amendement de la Constitution, qui interdit toute discrimination sur la base de la confession. Le juge Watson, nommé par Barack Obama, précise dans son verdict, que bien que le décret ne mentionne pas explicitement l’Islam, « un observateur raisonnable et objectif (...) conclurait que l’ordre exécutif a été formulé dans le but de défavoriser une religion particulière ».

Donald Trump, qui assure que la mesure est essentielle au maintien de la sécurité nationale, a dénoncé « un dépassement juridique sans précédent », qui met son administration en mauvaise posture. Ce blocage légal « nous donne l’air faible », a-t-il déclaré lors d’une réunion publique à Nashville, dans le Tennessee. Le président a assuré qu’il irait « aussi loin qu’il le faudrait » pour défendre sa mesure, et notamment jusque devant la Cour suprême.

Paul Ryan, chef des républicains à la Chambre des représentants, a dit ne pas douter que le décret serait restauré par des juridictions supérieures, estimant vital d’améliorer le processus de d’examen des personnes entrant sur le sol américain.

La citation du jour

« Je pense que je ne serais peut-être pas là sans Twitter. »

C’est ce qu’a affirmé Donald Trump sur Fox News. Le président a ainsi défendu son recours fréquent au site de microblogging, en dépit des controverses, jugeant que cela lui permettait de s’adresser directement aux Américains sans le filtre des médias « malhonnêtes ». « J’ai ma propre forme de média », a-t-il poursuivi. Le compte @realDonaldTrump compte un peu plus de 26 millions d’abonnés.

Le tweet du jour

Dans un tweet matinal, Donald Trump s’en est pris à Snoop Dogg à la suite de la sortie du clip de Lavender. La plupart des acteurs y apparaissent grimés en clowns. L’un d’eux, perruque blonde, teint bronzé et grosse cravate rouge, évoque clairement le président. Baptisé Ronald Klump, le clown lève les mains en l’air comme s’il était arrêté par le rappeur, qui sort un pistolet d’où jaillit un drapeau rouge marqué du mot « Bang ».

Snoop Dogg - Lavender ft. BadBadNotGood, Kaytranada
Durée : 04:25

« Pouvez-vous imaginer le tollé si Snoop Dogg – carrière ratée et tout ça – avait tiré sur le président Obama ? Peine de prison ! », s’est indigné le républicain. Le sénateur de Floride Marco Rubio, l’un des rares membres du Grand Old Party à se déclarer fan de hip-hop, a lui aussi critiqué la vidéo, rappelant que « des présidents avaient été assassinés dans ce pays par le passé ».

En bref

  • Une femme arabo-américaine adjointe du conseiller à la sécurité nationale

Le général H.R. McMaster a choisi pour adjointe Dina Powell, une banquière née au Caire en Egypte. Ancienne adjointe de Condoleeza Rice au département d’Etat sous la présidence de George W. Bush, sera notamment chargée de la stratégie et de la coordination entre diplomates, militaires et services de renseignement. Mme Powell, qui a occupé un poste de direction chez Goldman Sachs et s’exprime couramment en arabe, avait déjà conseillé Donald Trump sur les questions économiques.