« On bosse ici, on vit ici, on reste ici. » C’est en accord avec ce mot d’ordre que plus d’une centaine de grévistes occupaient, jeudi 16 mars dans la matinée, un bâtiment du marché de Rungis (Val-de-Marne), pour réclamer la régularisation des sans-papiers qui y travaillent.

Environ 80 sans-papiers et 30 à 40 responsables de la Confédération générale du travail (CGT) ont répondu à l’appel du syndicat, selon une source policière, et occupent, depuis 6 heures, la tour Semmaris, la société gestionnaire du plus grand marché du monde.

Cent cinq salariés clandestins réclament leur régularisation par le biais de cette occupation. Mais, en réalité, ils seraient « beaucoup plus » à travailler « depuis des années » illégalement sur le marché. « C’est un iceberg, on n’a que la partie émergée avec nous », dit Benjamin Amar, de la CGT départementale.

« On ne bougera pas sans avoir eu les documents employeurs nécessaires à la régularisation, mais également le récépissé préfectoral avec autorisation de travail pendant trois mois, qui ouvre la voie vers une carte de séjour d’un an. »

« Vérifications administratives »

Le directeur de cabinet de la préfecture a rencontré sur place une délégation syndicale. La préfecture a dit qu’elle entamerait des « vérifications administratives » pour évaluer la situation des travailleurs concernés.

Plus de 12 000 personnes travaillent au marché de Rungis pour presque 2 000 entreprises, selon le site Internet de la société gestionnaire Semmaris. Les travailleurs sans papiers sont employés par des agences d’intérim ou des entreprises installées à Rungis dans des secteurs comme la manutention, le nettoyage ou l’agroalimentaire.