La conférence de presse commune d’Angela Merkel et Donald Trump à Washington (Etats-Unis), le 17 mars 2017 | © XXSTRINGERXX xxxxx / Reuters / REUTERS

Le premier face-à-face entre Donald Trump et un dirigeant de l’Union européenne était très attendu. Vendredi 17 mars, le président américain a reçu à la Maison Blanche la chancelière allemande, Angela Merkel. Libre-échange, immigration, conflits, écoutes... Voilà ce qu’il faut retenir de la rencontre des deux chefs d’Etat.

  • OTAN

Premier à prendre la parole lors de leur conférence de presse commune, Donald Trump a d’emblée annoncé avoir « redit à la chancelière Merkel [s]on fort soutien à l’OTAN ». Lors d’un entretien téléphonique en janvier, M. Trump et Mme Merkel avaient souligné « l’importance fondamentale de l’OTAN ».

Pendant sa campagne, Donald Trump s’était montré très critique envers l’Alliance atlantique, qu’il avait qualifiée d’« obsolète ». Il reproche régulièrement aux alliés de ne pas porter leur part du fardeau financier. D’ailleurs, durant sa prise de parole, il n’a pas manqué de rappeler « le besoin pour nos alliés de l’OTAN de payer leur juste part pour la défense » de l’alliance.

La dirigeante allemande a pour sa part assuré que « l’Allemagne devait augmenter ses dépenses » dans l’OTAN. « Nous nous engageons aujourd’hui à cet objectif de 2 % (du produit intérieur brut) jusqu’en 2024 », a-t-elle déclaré. « L’an dernier, nous avons augmenté nos dépenses de défense de 8 % et nous allons travailler à nouveau là-dessus », a ajouté la chancelière.

  • Commerce

« Je ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange », a affirmé M. Trump, dont un des slogans est « America First », face à Mme Merkel, qui est à la tête d’une puissance exportatrice. Le président américain s’est empressé d’ajouter qu’il était également partisan « du commerce équitable », car « notre libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses » en matière de dettes et de déficits.

La dirigeant allemande a dit espérer la reprise des négociations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis. Elle a également souligné que le « succès des Allemands » sur le plan de l’économie mais aussi sur les questions de sécurité et de paix « allait de pair avec » l’intégration européenne. « Je crois d’autre part que la mondialisation doit être façonnée avec un esprit ouvert », a poursuivi la chancelière.

  • Immigration

« L’immigration est un privilège, pas un droit. Et la sécurité de nos citoyens doit toujours passer en premier. Sans aucun doute », a déclaré le président républicain, faisant référence au rejet de son deuxième décret anti-immigration mercredi.

  • Conflits

Le président américain a dit apprécier les efforts de la chancelière allemande « pour résoudre le conflit en Ukraine, où idéalement nous cherchons une solution pacifique ». Les Etats-Unis ont renouvelé jeudi leur condamnation de l’occupation de la Crimée par la Russie et ont demandé à ce que cette annexion prenne fin immédiatement.

  • Les « écoutes »

Interrogé par un journaliste sur ses accusations d’« écoutes » formulées sur Twitter le 4 mars et qu’il impute à son prédécesseur Barak Obama, le président Trump a redit ne pas accuser Londres de l’avoir espionné et a botté en touche en renvoyant vers celui qu’il considère être à la source de son affirmation :

« Nous n’avons rien dit. Tout ce que nous avons fait a été de citer un esprit juridique très talentueux qui a été responsable de tenir ces propos à la télévision. »

Il s’agit du juge Andrew Napolitano, qui avait déclaré dans un sujet diffusé sur Fox News en début de semaine que le président Obama « n’a[vait]pas utilisé la NSA, il n’a[vait] pas utilisé la CIA, il n’a[avait] pas utilisé le FBI et il n’a[vait] pas utilisé le ministère de la justice », mais qu’il avait eu recours au Government Communications Headquarters (GCHQ), l’agence de surveillance britannique.

Donald Trump a également plaisanté avec Angela Merkel en disant qu’« en matière de mise sur écoute par la précédente administration, au moins nous avons peut-être quelque chose en commun ». Il faisait référence aux révélations d’Edward Snowden selon lesquelles le téléphone portable de Mme Merkel avait été mis sur écoute par la NSA.

A la question d’un journaliste « y a-t-il parfois des tweets que vous regrettez ? », Donald Trump a aussitôt répondu : « Rarement. » « Cela me permet de contourner les médias lorsqu’ils ne disent pas la vérité et j’aime beaucoup cela », a-t-il ajouté.