Les invectives fusent entre Ankara et Berlin et, au-delà, l’Union européenne, le quotidien progouvernemental stambouliote Günes publie en « une » vendredi 17 mars, un photomontage de la chancelière allemande dépeinte en Hitler.

« Une Hitler au féminin », titre Günes avec une croix gammée, le mot-dièse #FrauHitler, mais aussi la mention « la Tante moche » barrant le photomontage d’Angela Merkel qui occupe trois quarts de la « une » du journal.

Sur son site Internet, Günes a publié un autre photomontage de la chancelière avec une moustache en brosse effectuant le salut nazi, sous le titre : « Il n’y a pas de différence avec Hitler ».

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan – ici le 5 mars 2017 –, a accusé l’Allemagne et les Pays-Bas de « pratiques nazies ». | MURAD SEZER / REUTERS

« En embrassant les organisations terroristes (…), l’Allemagne monte toute l’Europe contre la Turquie », écrit Günes en sous-titre. Le journal se fait ainsi l’écho des accusations du pouvoir turc, qui reproche à Berlin d’abriter des séparatistes kurdes et des putschistes présumés impliqués dans la tentative de coup d’Etat manqué du 15 juillet.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé l’Allemagne et les Pays-Bas de « pratiques nazies » après que les deux pays eurent interdit la tenue sur leur territoire de meetings en faveur d’un référendum sur l’extension de ses pouvoirs.

La Turquie a condamné une « une » du journal allemand Bild qui revendiquait dire « la vérité en face » au président Erdogan, le proclamant persona non grata en Allemagne et dénonçant sa « folie du pouvoir ».

Cet article est « le produit d’une mentalité alimentée par le racisme et la xénophobie », a affirmé dans un communiqué le ministère des affaires étrangères turc.

Crise diplomatique

La crise diplomatique a débordé mercredi sur Twitter avec le piratage de nombreux comptes, dont ceux d’Amnesty International, du ministère de l’économie français ou de la BBC Amérique du Nord.

La chancellerie allemande avait réagi à ces accusations en appelant la Turquie à « garder la tête froide ». Jeudi, François Hollande et Angela Merkel ont jugé « inacceptables » les propos du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a dénoncé le « nazisme » en Allemagne et aux Pays-Bas, dans un communiqué de l’Elysée publié à l’issue d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants.