Tacticienne habile

Ne vous fiez pas à son sourire et à son ton chaleureux, Nicola Sturgeon ne laisse jamais rien au hasard. Celle qui mène d’une main de maître l’Écosse et son principal parti indépendantiste (SNP) a déclaré, samedi 18 mars, qu’elle demandera la semaine prochaine au Parlement écossais de donner son aval à un second référendum sur l’indépendance. Coinçant ainsi Theresa May, la première ministre britannique qui soit lui accorde le référendum, et elle devra gérer le risque d’implosion du Royaume-Uni en plus du Brexit ; soit le lui refuse, et renforce les griefs des nationalistes écossais.

Séparatiste de la première heure

Elle n’a que 46 ans, mais elle est membre du SNP depuis l’âge de 16 ans, à une époque où la cause indépendantiste semblait invraisemblable. En 1992, elle se présente pour la première fois à des élections et est élue députée du Parlement écossais en 1999. Devenue numéro deux du SNP en 2004, sous la direction d’Alex Salmond, elle est nommée vice première ministre en 2007, quand les indépendantistes remportent les élections.

Oratrice convaincante

Lors du premier référendum sur l’indépendance, en septembre 2014, la cause du SNP rattrape son retard dans les sondages avant d’échouer, recueillant quand même 45 % des suffrages, soit nettement plus que les attentes prévues. Beaucoup créditent Nicola Sturgeon de ce « succès ». Moins cassante qu’Alex Salmond, plus à l’aise au contact des foules, elle rassure tout en paraissant compétente.

Pro-européenne convaincue

Depuis qu’elle a succédé, en 2014, aux deux postes détenus par Alex Salmond, qui a démissionné après le référendum, Nicola Sturgeon a fait de la lutte contre l’austérité son cheval de bataille. Combattre les conservateurs au gouvernement à Londres est l’un des meilleurs atouts à sa disposition, les tories étant impopulaires en Écosse. Elle incarne une ligne politique social-démocrate et pro-européenne à l’heure où ce point de vue est mis à mal en Occident.