Le soleil se couche sur la ville rebelle d’Arbin, près de Damas, la capitale syrienne, le 7 mars 2017. | AMER ALMOHIBANY / AFP

Les troupes du régime syrien menaient des combats contre les rebelles dans l’est de Damas après avoir repoussé la veille une attaque surprise des insurgés à l’intérieur de la capitale. La situation s’était brutalement tendue dimanche 19 mars avec l’offensive surprise, la plus importante à Damas depuis plus de deux ans, lancée par des combattants menés par des djihadistes du Front Fateh Al-Cham, l’ex-branche d’Al-Qaida en Syrie.

L’attaque éclair était destinée à ouvrir un nouveau front pour soulager les insurgés actuellement bombardés par le régime dans trois quartiers du nord de la capitale, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Mais les forces du président Assad ont rapidement lancé une contre-offensive qui leur a permis de faire reculer les insurgés, notamment grâce à leur supériorité militaire dans les airs.

« Nous avons réussi à reprendre la quasi-totalité des positions où les rebelles avaient avancé hier (dimanche) », a indiqué une source militaire du régime. « Nous voulons maintenant repousser encore ces groupes liés à Al-Qaida », a-t-il indiqué.

Les combats se poursuivent

Grâce à deux voitures piégées et plusieurs kamikazes, les attaquants avaient pendant quelques heures pénétré dimanche dans le quartier des Abbassides, dans le centre de Damas, se rapprochant ainsi le plus du coeur de la capitale depuis deux ans.

L’attaque est partie de Jobar, quartier de l’est de capitale et adjacent aux Abassides. Grâce à cette avancée, les djihadistes et leurs alliés ont pu brièvement faire la jonction entre Jobar et le quartier de Qaboun, plus au nord.

« Le régime et ses alliés ont mené une contre-offensive et repris 70 % des positions capturées par les rebelles mais les combats se poursuivent dans la partie située entre Qaboun et Jobar », a indiqué à l’AFP, Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Après de multiples bombardements aériens lundi matin, les raids se sont poursuivis dans l’après-midi mais avec moins d’intensité, à mesure que l’armée avançait.

« Faire pression » avant Genève

Ces combats se déroulent avant un nouveau round de négociations intersyriennes qui doit s’ouvrir jeudi à Genève, sous l’égide de l’ONU, en présence de représentants du régime Assad et de l’opposition.

D’après Bachar Al-Jaafari, chef de la délégation du régime aux pourparlers, « les dernières attaques terroristes à Damas (...) et ailleurs en Syrie visent à faire pression sur le gouvernement syrien avant Genève », dans une interview avec la télévision d’Etat.

Tous les efforts diplomatiques, encadrés ou non par l’ONU, ont jusqu’à présent échoué à trouver une solution au conflit qui déchire la Syrie depuis six ans et a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, engendrant une grave crise humanitaire.