Meeting de campagne de Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle 2017, à l’AccorHotels Arena, à Paris, dimanche 19 mars. | Jean-Claude Coutausse / French-politics pour Le Monde

Dans son projet présidentiel, détaillé le 16 mars, Benoît Hamon, le candidat du parti socialiste, a renouvelé sa promesse d’allouer un milliard d’euros d’investissement supplémentaire chaque année à l’enseignement supérieur et à la recherche, comme demandé par les présidents d’université et par la plupart des syndicats de personnels et d’étudiants, pour faire face à la hausse du nombre d’étudiants. Il veut aussi créer « 7 500 emplois dans les universités et les laboratoires » et augmenter de 10 % le salaire des enseignants-chercheurs débutants.

L’ancien ministre de l’éducation nationale a également précisé, le 9 mars, son projet de revenu universel d’existence. Il concernerait les jeunes, notamment étudiants, dès 18 ans, à condition qu’ils déclarent leurs revenus séparément de leurs parents et gagnent moins que 1,9 fois le salaire minimum (smic) mensuel, soit 2 185 euros net. Le montant de cette allocation, qui ciblera dans un premier temps les « jeunes et les plus fragiles », s’élèvera à 600 euros pour ceux qui n’ont aucune ressource, mais sera moindre pour ceux qui touchent des aides sociales (bourses des Crous, allocations logement) ou un revenu (pour plus de précisions, lire l’article des décodeurs ci-dessous).

Toujours en matière de vie étudiante, Benoît Hamon se fixe pour objectif de construire 60 000 logements étudiants sur le quinquennat.

« Cours en amphi supprimés en première année »

A titre de comparaison, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise propose deux milliards d’euros pour « rénover les universités et construire des logements étudiants » et « une allocation d’autonomie de 800 euros par mois sur trois ans, sous condition de ressources pour les jeunes engagés dans une formation qualifiante ».

Quant à Emmanuel Macron, le candidat d’En marche !, il plaidait dans son programme rendu public le 2 mars, pour « sanctuariser le budget de l’enseignement supérieur », sans reprendre à son compte la demande d’un milliard d’euros de budgets supplémentaires annuels, défendue par les présidents d’université et la plupart des syndicats de personnels et d’étudiants.

Dans son programme, Benoît Hamon prévoit de réformer les premiers cycles, pour éviter « l’orientation par défaut et démocratiser la réussite ». Il cite notamment en exemple les « synergies entre lycées et enseignement supérieur, accueil des bacheliers pro et techno en STS et IUT facilité, cours en amphi supprimés en première année, spécialisation disciplinaire plus progressive ».

Benoît Hamon propose de créer « un droit à un semestre de mobilité internationale pour tous », et d’accueillir « 25 % d’étudiants internationaux supplémentaires », en « soutenant l’asile scientifique et universitaire pour les chercheurs et étudiants étrangers en danger ».

En matière de recherche, il veut « mettre fin aux thèses non financées notamment en doublant les doctorats préparés en entreprise » et annonce vouloir « augmenter les moyens des laboratoires ».