Flickr Francisco Osorio (CC BY 2.0)

Reda Mérida a d’abord quitté l’Algérie pour étudier les sciences politiques à Lille, avant de partir en échange Erasmus à Rome. Dans sa « chronique romaine » mensuelle, il livre sept conseils en forme de commandements destinés à faire d’une période d’études à l’étranger .

On ne cesse de nous le répéter, s’expatrier pour un semestre ou deux durant son cursus universitaire est primordial ; au-delà de l’enrichissement académique, c’est une expérience humaine qui vaut la peine d’être vécue. C’est même devenu une condition d’accès à certains masters, comme à l’université Paris-Dauphine. Les derniers chiffres de la Commission européenne montrent l’importante évolution de la France en matière de mobilité internationale des étudiants. En effet, en cinq ans, elle est devenue le premier pays d’origine du programme Erasmus, c’est-à-dire celui qui envoie le plus d’étudiants à l’étranger.

Si l’« incitation à la mobilité internationale » est présente dès la première année à la fac, les conseils concrets pour la réussir, eux, le sont moins. Fort de mon expérience (deux « mobilités » au compteur), j’aimerais vous prodiguer en sept commandements (et un peu d’humour) les conseils pour réussir un échange universitaire :

1 – Sur les formalités administratives tu te renseigneras

Que cela soit pour le processus de sélection dans son université (lettre de motivation, test de langue, recommandations, bourses, etc.) ou les formalités administratives dans ton pays d’accueil (Sécurité sociale, etc.), il est important d’être au courant de tout ce que l’on devra faire avant et après le départ, pour éviter les mauvaises surprises, les documents manquants, les fils d’attente, etc.

2 – Tes cours, bien, tu choisiras

En général, être en « mobilité d’échange » nous offre la possibilité de choisir des cours parmi une large sélection, avec parfois la liberté d’en choisir quelques-uns qui s’écarteraient un peu de notre cursus originel. Ceci peut être intéressant pour affiner son projet professionnel et ainsi s’ouvrir de nouvelles perspectives. Toutefois, veillez à ce que les cours que vous prendrez soient compatibles avec votre niveau, afin d’éviter les paniques préexamens.

3 – De ta santé tu te préoccuperas

Comme nous ne sommes jamais à l’abri d’un accident, et qu’un rapatriement est très onéreux, il faut être certain d’être bien couvert dès son arrivée. Pour cela, rapprochez-vous de votre Sécurité sociale étudiante avant votre départ et renseignez-vous sur le remboursement des soins dans le pays de destination, car il arrive que le système de santé couvre aussi les Européens, du moins partiellement. Donc, dans certains cas, il est inutile de prendre une assurance santé internationale.

4 – Avec tes colocataires tu t’entendras

C’est essentiel pour éviter un climat toxique dans l’endroit où vous passerez la moitié de votre temps : votre appartement. Par expérience, je peux vous assurer que des guerres peuvent se déclencher pour des tomates volées, un rouleau de papier hygiénique fini et non remplacé ou un colocataire bruyant au milieu de la nuit. Il faut donc communiquer, toujours relativiser et donner un peu de soi !

5 – Ton argent tu géreras

Si vous voulez ne pas devoir rentrer à la maison à mi-séjour… Savoir gérer son budget est primordial, les dépenses seront nombreuses et souvent impromptues, alors faites attention !

6 – De ta communauté tu t’éloigneras

Il n’y a rien de plus normal, à l’étranger, que l’envie de retrouver nos repères culturels en nous regroupant avec nos concitoyens. D’ailleurs, une étiquette colle aux dos des Français : ils seraient les plus communautaristes (avec les Espagnols) en Europe. Or, tout l’intérêt de la mobilité, c’est de s’ouvrir à d’autres personnes, de mettre sa culture, ses normes et son identité à l’épreuve. Ça ne peut qu’être enrichissant, alors essayez !

7 – Ton pays d’accueil tu découvriras

Il n’y aura plus de raison pour glander les dimanches, profitez d’avoir un pied à l’étranger pour découvrir le reste du pays : musées, montagnes, plages, villes et villages, cuisine, musique, langue, fêtes, culte… Il y a tant de choses à découvrir, et cette mobilité étudiante sera une bonne occasion pour le faire.

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