Le Parlement britannique, le 20 février 2017. | JUSTIN TALLIS / AFP

Le 29 mars marquera le lancement officiel du divorce du Royaume-Uni avec l’Union européenne (UE). Le gouvernement britannique de Theresa May activera l’article 50 du traité de Lisbonne à cette date, a annoncé lundi 20 mars un porte-parole de Downing Street.

« Le représentant permanent du Royaume-Uni à Bruxelles a informé l’Union européenne ce lundi matin que la Grande-Bretagne activerait l’article 50 le 29 mars », a annoncé ce porte-parole lors d’un point de presse.

Une fois activé l’article 50 du traité de Lisbonne, les dirigeants des 27 autres Etats membres pourraient se réunir le 6 avril pour un sommet visant à définir des « lignes directrices » des négociations à venir. Les Européens chercheront à faire corps, face à des Britanniques susceptibles d’exploiter les divisions au sein du bloc.

« La nouvelle relation sera positive pour tout le Royaume-Uni », avait déclaré Theresa May mardi, insistant sur le mot « tout », à l’intention en particulier des bancs du Scottish National Party (SNP – « Parti national écossais » – indépendantiste).

Une sortie perturbée par l’Ecosse

Une sortie qui masque mal la menace d’éclatement au Royaume-Uni. La dirigeante du SNP, la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé la semaine dernière qu’elle demanderait la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance entre l’automne 2018 et e printemps 2019.

Mme Sturgeon doit également demander cette semaine au Parlement régional écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure. Une telle consultation requiert en effet l’accord du gouvernement britannique et un vote du Parlement de Westminster.

Le précédent référendum sur l’indépendance, en 2014, s’était soldé par le maintien dans le Royaume-Uni par 55 % des voix. Mais le Brexit a changé la donne, avec près de la moitié des Ecossais (48 %) désormais favorables à la séparation, selon un sondage publié lundi.

Parmi les autres sujets brûlants figure également la facture de la sortie de l’UE. Bruxelles pourrait exiger des Britanniques jusqu’à 60 milliards d’euros, un montant correspondant aux engagements déjà pris par Londres en termes de contribution au budget européen.

Le sort des Européens installés outre-Manche devra également être tranché : Mme May refuse pour l’heure de garantir leurs droits avant d’avoir obtenu des assurances similaires pour les Britanniques, au nombre de 1,2 million, vivant dans l’UE. Les négociations sont censées durer deux ans.