Mosaïque des candidats à la présidentielle. Avec Poutou en 3x2. | AFP

Ils seront onze sur la ligne de départ, neuf hommes et deux femmes. Onze candidats à l’élection présidentielle : un de plus qu’en 2012 (10 candidats), un de moins qu’en 2007 (12), beaucoup moins qu’en 2002, année record (16). Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a proclamé samedi 18 mars la liste des candidatures validées pour l’élection présidentielle.

Dans l’ordre du tirage au sort, qui déterminera également la disposition des panneaux et des bulletins électoraux, il s’agit de : Nicolas Dupont-Aignan (707 parrainages validés), Marine Le Pen (627), Emmanuel Macron (1 829), Benoît Hamon (2 039), Nathalie Arthaud (637), Philippe Poutou (573), Jacques Cheminade (528), Jean Lassalle (708), Jean-Luc Mélenchon (805), François Asselineau (587) et François Fillon (3 635). Ces onze-là sont assurés, quel que soit leur score, de bénéficier d’un remboursement forfaitaire de leurs frais de campagne de 800 423 euros, même s’ils n’obtiennent pas 5 % des suffrages exprimés au premier tour. Cinq d’entre eux – Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Jean Lassalle, François Asselineau et François Fillon – se présentent pour la première fois à l’élection présidentielle.

L’introduction de nouvelles règles dans la publicité des parrainages, notamment la publication intégrale des élus ayant accordé leur signature à un candidat, pouvait laisser craindre que ceux-ci soient plus hésitants à s’engager. Cela ne s’est pas vérifié : le Conseil constitutionnel a reçu cette année 14 586 formulaires de parrainage – contre un peu moins de 15 000 en 2012 –, dont 14 296 ont été validés. Environ 34 % des 42 000 élus habilités à parrainer un candidat ont donné leur signature, contre 36 % en 2012. Il n’y a donc pas eu de déperdition significative. Au total, 61 personnalités ont recueilli au moins un parrainage, dont 27 en ont eu plus de dix.

Ce durcissement des règles n’a pas empêché des candidats ne disposant d’aucune structure partidaire, comme Jean Lassalle, fondateurs de partis peu identifiables, comme François Asselineau (Union populaire républicaine) ou Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), ou candidats de formations d’extrême gauche ne disposant d’aucun réservoir d’élus, comme Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA), d’obtenir les 500 parrainages nécessaires.

« Aller à la rencontre des Français »

La principale surprise vient de l’écho rencontré par la candidature de Jean Lassalle auprès des élus. Avec 708 parrainages, le député des Pyrénées-Atlantiques, longtemps proche de François Bayrou avant de prendre ses distances avec le président du MoDem, qui le surnommait amicalement le « fakir » pour sa capacité à surmonter toutes les épreuves, arrive en cinquième position en termes de signatures recueillies. Un succès sans doute construit à partir de la marche de plus de 5 000 kilomètres que l’ancien berger – qui s’était déjà fait connaître par une grève de la faim de trente-neuf jours, menée dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée nationale pour protester conte la délocalisation d’une usine de sa circonscription – a entreprise en 2013 pour « aller à la rencontre des Français ».

L’autre enseignement à retirer de cette première étape de la course présidentielle concerne les soutiens recueillis par Emmanuel Macron. Sur les 1 829 parrainages en faveur du candidat d’En marche !, un peu moins de la moitié proviennent d’élus étiquetés de gauche, 7 % du centre, 16 % de droite et un peu plus d’un quart sont classés « divers ». Il a obtenu les signatures de 69 parlementaires (35 députés et 34 sénateurs) tous classés à gauche, à l’exception d’une poignée de sénateurs du MoDem. Pour l’heure, donc, ces soutiens viennent très majoritairement de la gauche.

Dernière curiosité, enfin : bien que la liste des candidatures validées ait été proclamée samedi 18 par le président du Conseil constitutionnel, elle ne sera publiée que mardi 21 au Journal officiel. Or c’est la publication au JO qui ouvre la période d’équité de temps de parole entre les candidats dans les médias audiovisuels. Ce qui, incidemment, permet au débat organisé par TF1 entre les cinq « principaux » candidats, lundi soir, de ne pas être hors des clous. Le Conseil d’Etat a donc pu débouter, jeudi, le recours déposé par Nicolas Dupont-Aignan, au motif que ce débat à cinq ne constituait pas « une méconnaissance du principe d’équité ».