Le 16 mars, François Fillon, candidat des Républicains, en meeting au Zénith de Caen. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

Le Canard enchaîné publie, dans son édition de mercredi 22 mars, de nouvelles révélations concernant François Fillon. Selon l’hebdomadaire, le candidat aurait reçu 50 000 dollars en 2015 (soit plus de 46 000 euros, au taux de change actuel) d’un industriel libanais pour lui présenter le président russe, Vladimir Poutine, et le PDG de Total.

M. Fillon aurait joué ce rôle d’intermédiaire le 19 juin 2015, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Neuf jours plus tôt,M. Fillon aurait signé, via sa société 2F Conseil, un contrat avec l’entreprise de Fouad Makhzoumi, un milliardaire libanais.

Selon cette convention de sept pages, consultée par Le Canard enchaîné, et rédigée en anglais, M. Fillon s’engageait à « jouer les entremetteurs » auprès d’hommes d’influence et de responsables d’entreprises russes, algériennes, gabonaises, ivoiriennes et françaises.

Pas de prime de résultat

Outre la somme de 50 000 dollars, versée en deux fois, le contrat prévoyait un intéressement pour chaque marché conclu. Mais François Fillon n’a perçu aucune prime de résultat, selon le chargé de communication de l’industriel sollicité par l’hebdomadaire satirique.

Ni le candidat ni son entourage n’ont encore réagi à cet article.

La société 2F Conseil a été créée par François Fillon le 7 juin 2012, juste avant que débute son mandat de député de Paris, le 20 juin 2012. Le code électoral « interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n’était pas la sienne avant le début de son mandat », ce qui signifie que M. Fillon a exercé chez 2F Conseil « en toute légalité », aux termes de ce texte.

En réponse aux interrogations, notamment de ses adversaires, sur d’éventuels « conflits d’intérêts » du fait de cette société, M. Fillon avait cité en février quelques-uns des clients qu’il a conseillés, dont « l’assureur Axa, la société Fimalac et la banque Oddo ».

Il avait en revanche assuré que « la liste de (ses) clients ne comprend aucune entreprise russe, ni le gouvernement russe, ni aucun organisme de ce pays. » « Une demi-vérité ou un demi-mensonge », commente aujourd’hui Le Canard enchaîné, tout comme lorsqu’il affirmait n’avoir conclu aucun contrat avec Total.