Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un meeting politique pro-gouvernement, le 5 mars 2017, à Istanbul (Turquie). | OZAN KOSE / AFP

La crise diplomatique aiguë entre Berlin et Ankara va-t-elle pouvoir s’apaiser ? Mardi 21 mars, le parti au pouvoir en Turquie a lui-même annulé les meetings pro-Erdogan programmés en Allemagne d’ici au référendum du 16 avril, un geste d’apaisement après plusieurs semaines de discorde entre les deux pays.

« Toutes les manifestations prévues à l’avenir ont été annulées », a déclaré une porte-parole de la « cellule de coordination » à l’étranger de l’AKP, la formation du président Recep Tayyip Erdogan. La décision « a été prise à Ankara », précise cette représentation de l’AKP basée à Cologne, dans une Allemagne qui compte la plus forte diaspora turque au monde, dont 1,4 million d’électeurs.

En parallèle, l’Union des démocrates turcs européens (UETD), organisation proche de l’AKP à l’initiative des plus grandes réunions électorales pro-Erdogan des dernières semaines en Allemagne, a aussi annoncé qu’elle n’organiserait « aucune nouvelle manifestation » impliquant des ministres turcs d’ici au référendum visant à étendre les pouvoirs de M. Erdogan.

Voter « avec un peu plus de calme »

« Si les meetings électoraux turcs prennent fin maintenant, ça laisse espérer que les électrices et électeurs turcs en Allemagne vont pouvoir réfléchir avec un peu plus de calme », a déclaré Sigmar Gabriel, le ministre des affaires étrangères et vice-chancelier allemand.

Ces annonces interviennent après des semaines de bras de fer entre la Turquie et plusieurs pays européens, dont l’Allemagne. Et au lendemain de menaces de la chancelière Merkel d’interdire tout meeting aux responsables turcs après avoir été accusée de « pratiques nazies » par M. Erdogan.

Reconnaissance du génocide arménien par les députés allemands l’an dernier, critiques répétées de Berlin contre M. Erdogan, Ankara accusant Berlin de protéger des « terroristes » kurdes : les relations germano-turques sont depuis l’été 2016 très tendues. Et la Turquie s’est emparée de l’annulation récente de réunions électorales pro-Erdogan en Allemagne pour repartir à l’assaut.

Le président turc Erdogan reproche des "pratiques nazies" à Angela Merkel
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