Matthias Fekl ne faisait initialement pas partie des plans du quinquennat. Mais le jeune élu de Lot-et-Garonne aura finalement réussi à se frayer une place jusqu’à l’un des postes les plus prestigieux du gouvernement, à la faveur d’écarts de conduite de deux ministres : Thomas Thévenoud (qu’il a remplacé en septembre 2014), puis Bruno Le Roux dont il a pris la succession au ministère de l’intérieur, mardi 21 mars, après les révélations sur l’emploi des filles de M. Le Roux à l’Assemblée lorsque celui-ci était député.

A 39 ans, Matthias Fekl est de la même génération que Najat Vallaud-Belkacem (éducation nationale) ou Myriam El Khomri (travail). Né d’un père allemand et d’une mère française, il a grandi à Berlin avant de rejoindre Paris, et bientôt l’Ecole normale supérieure, Sciences Po et l’ENA. Mais, contrairement à ses pairs qui ont sauté les étapes partisanes pour rejoindre le gouvernement, ce passionné de Cuba affiche en sus un parcours plus classique de socialiste : conseiller municipal à Marmande (Lot-et-Garonne) en 2008, conseiller régional de l’Aquitaine en 2010, premier secrétaire fédéral au PS et député à partir de 2012, puis finalement secrétaire d’Etat en 2014 et ministre de l’intérieur pour les toutes dernières semaines du quinquennat de François Hollande.

Le 4 octobre, le jeune membre du gouvernement avait lancé son propre mouvement politique, le Mouvement pour la vie des idées et des alternatives (Movida).

Soutien du candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, il était chargé de la « mission Agenda 2017 » au sein de l’équipe de campagne du candidat. A l’annonce de sa nomination à l’intérieur, un proche de M. Hamon a réagi auprès de notre journaliste, faisant savoir que le nouveau ministre allait devoir « prendre du champ ».