Quelque 6 000 personnes travaillent actuellement pour Goldman Sachs à Londres. | © Brendan McDermid / Reuters / REUTERS

La banque américaine Goldman Sachs a confirmé officiellement pour la première fois mardi 21 mars qu’elle allait déplacer des emplois de Londres vers le reste de l’Union européenne pour faire face au Brexit. Dans une interview à CNBC, Richard Gnodde, le directeur général de la partie internationale de la banque (hors Etats-Unis), parle de « quelques centaines » d’emplois dans un premier temps. Les nouveaux effectifs seront envoyés soit à Paris, soit à Francfort, où Goldman Sachs dispose déjà de licences bancaires.

Les déclarations de M. Gnodde interviennent alors que le gouvernement britannique va déclencher le 29 mars l’article 50 du traité de Lisbonne, lançant officiellement le processus de retrait de l’UE. Une période de deux années de négociation s’ouvrira alors. Ce que les banques craignent le plus est que l’accord final ne soit pas connu jusqu’au dernier moment, ne laissant pas de temps pour s’adapter. « La grande question est la transition, explique M. Gnodde. Est-ce qu’il y aura une période de transition, ce qui nous donnerait le temps d’ajuster notre positionnement ? On ne peut pas compter dessus, et nous devons donc avoir un plan de secours, que nous allons commencer à exécuter. »

Ajustement en vue

Quel est ce plan ? « Nous débutons avec une présence déjà significative en Europe, avec des licences bancaires en Allemagne et en France. Pendant les dix-huit mois qui viennent, nous allons développer ces bureaux, nous les agrandirons pour certains, nous améliorerons leur infrastructure et nous augmenterons le nombre d’employés. » De combien de personnes ? « Pour cette première période, celle du plan de secours, ce sera quelques centaines. » Mais M. Gnodde précise : une fois le résultat des négociations du Brexit connu, Goldman Sachs s’ajustera. Il assure cependant que Londres, où 6 000 personnes travaillent actuellement pour lui, demeurera le principal centre européen de la banque. « Quel que soit le scénario, Londres restera un hub régional et mondial significatif. »

« La plupart des grandes banques à la City se prépare à des plans de départs », confirme le patron d’une des associations représentant la finance à Londres. HSBC a annoncé qu’elle déplacera un millier d’emplois à Paris, où elle est déjà très présente. UBS envisage aussi un transfert d’un millier d’emplois. En février, au Forum de Davos, Jamie Dimon, le patron de JPMorgan, allait dans le même sens : « Il semble qu’il va y avoir plus de déplacement d’emplois que nous l’espérions », déclarait-il, sans autre précision.