Le revenu de solidarité active (RSA) augmentera de 1,9 % en septembre, comme prévu dans le plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté, a annoncé, mardi 22 mars, le gouvernement au collectif Alerte, lors d’une réunion à Matignon.

La ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a annoncé lors de cette réunion que les décrets seraient pris « dans les semaines qui viennent » pour que le RSA puisse être revalorisé en septembre.

Le RSA, dont le montant varie en fonction de la composition du foyer, passera à 545 euros par mois pour une personne seule, contre 535 euros actuellement. Il s’agira de la cinquième hausse exceptionnelle du RSA depuis 2013, le gouvernement ayant décidé dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté (2013-2017) d’augmenter cette prestation de 10 % en cinq ans, en plus de l’inflation.

Le RSA était de 474,93 euros en 2012 et avec une revalorisation uniquement basée sur l’inflation, il aurait dû être entre 487 et 492 euros à la fin de 2017 (avec une inflation prévue entre 1 % et 2 % en 2017). Porté à 545 euros en septembre, le RSA aura donc été augmenté de 10 % à 11 % en cinq ans. Objectif tenu, donc, pour le gouvernement.

14,3 % de la population sous le seuil de pauvreté

Par ailleurs, les plafonds de ressources en vigueur pour l’accès à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et pour l’aide à la complémentaire santé (ACS) vont être relevés, a annoncé le gouvernement lors de cette réunion. Selon François Soulage, président d’Alerte, le relèvement du plafond de ressources signifie que « 150 000 personnes supplémentaires » auront accès à la CMU-C.

Lors de la réunion, les représentants d’Alerte ont souligné les « points positifs » du plan pauvreté, tels que le compte personnel d’activité, la prime d’activité, la garantie jeunes, la protection universelle maladie, « même s’ils ne sont pas toujours complètement aboutis ». Ainsi, « on n’est absolument pas certains que les moyens alloués aux missions locales » pour la généralisation de la garantie jeunes seront suffisants, a ajouté M. Soulage.

Quelque 8,8 millions de personnes, soit 14,3 % de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté, de 1 008 euros par mois, en 2015, selon l’Insee, une hausse de 0,2 % par rapport à 2014. Selon cette première estimation pour 2015, le taux de pauvreté serait inférieur de 0,4 point au plus haut niveau de 2011, mais supérieur d’un point au niveau d’avant la crise en 2008.