Tobias Ellwood (au centre) sur les lieux de l’attaque, le 22 mars. | STEFAN ROUSSEAU / AP

Dans l’horreur, on a – souvent – tendance à chercher des actes d’héroïsme. C’est ce qu’il s’est produit à Londres, mercredi 22 mars. Après l’attentat commis aux abords du Parlement britannique, qui a fait trois morts et au moins 20 blessés, la presse britannique, citant des témoins, a rapidement mis en relief le comportement de trois personnes, présentes sur les lieux : deux anciens militaires et un membre du gouvernement – l’image de ce dernier ayant d’ailleurs très vite fait le tour du monde.

Tony Davis et Mike Crofts, deux anciens militaires déployés respectivement en Bosnie et en Afghanistan, ont été parmi les premiers à arriver auprès du corps de Keith Palmer, le policier attaqué au couteau par le terroriste (avant que celui-ci soit abattu par un autre policier). Tous deux venaient juste de sortir du Parlement, où ils avaient participé à une réunion sur la boxe.

Leur expérience leur a permis de procéder à des premiers secours de combat. Selon un ami d’un des deux hommes, interrogé par le Telegraph :

« Ils ont été les premiers sur place et ont appelé un médecin, mais se sont vite rendu compte qu’ils étaient les personnes les plus aptes. Ils n’ont pas hésité. »

La troisième personne, qui est intervenue auprès du policier, est plus familière des alentours du Parlement. Tobias Ellwood est député conservateur et sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, chargé notamment du Proche-Orient et de l’antiterrorisme. Comme les deux hommes qui sont arrivés sur les lieux avant lui, il est également un ancien soldat. Il a essayé de réanimer Keith Palmer en tentant un bouche-à-bouche pendant que les secours arrivaient. En vain.

Le policier de 48 ans est mort malgré les efforts rapides de ces trois hommes. M. Ellwood sera photographié quelques minutes plus tard avec des traces de sang sur les mains et le visage, l’air un peu perdu.

Tobias Ellwood, le 22 mars. | Stefan Rousseau / AP

« J’étais le dernier à être arrivé avant qu’il ne meure, donc je ne peux rien dire de plus. J’étais sur place et dès que j’ai compris ce qu’il se passait je me suis dirigé vers là-bas (…). J’ai essayé de juguler l’écoulement du sang et de le ranimer en attendant que les secours arrivent mais je crois qu’il avait perdu trop de sang. »

Des responsables politiques, toutes tendances confondues, ont immédiatement qualifié leur collègue de « héros ». Ce mot s’est vite retrouvé dans la couverture médiatique de l’attaque. « En pleine horreur, des démonstrations d’héroïsme ont eu lieu comme celles de Tobias et de nos incroyables services d’urgence », a dit un le député conservateur Jason McCartney.

Tobias Ellwood a perdu son frère, Jonathan, dans une attaque terroriste. C’était il y a 15 ans, dans un bar à Bali, en Indonésie. Il faisait partie des 202 personnes tuées par les bombes du groupe islamiste armé Jemaah Islamiyah.