La couverture du livre d’Edouard Graham | LE MOT ET LE RESTE

Après Kate Bush, le temps du rêve, de Frédéric Delâge, l’éditeur Le Mot et le reste propose un autre livre consacré à une chanteuse attachée à son indépendance et ses choix artistiques, exploratrice de mondes musicaux variés, Joni Mitchell, Songs Are Like Tattoos, d’Edouard Graham. Après la Britannique, la Canadienne. Joni Mitchell, « voix de soprano cristalline », créatrice d’« une cartographie des sentiments » ou « l’intime est frôlé par alchimie allusive », écrit Edouard Graham au début de son ouvrage, le premier en français sur Joni Mitchell – comme l’est celui sur Kate Bush.

Le chant teinté de douceur et de mélancolie de Joni Mitchell, aujourd’hui âgée de 73 ans, est passé par le folk acoustique à ses débuts phonographiques (Song to a Seagull, en 1968, Clouds en 1969), avant de prendre des accents légèrement rock. L’artiste s’est laissée tenter par le jazz (For the Roses) durant des années 1970 particulièrement fécondes, a inscrit dans ses compositions les apports de musiques du monde, et a pris un virage pop avec des machines dans les années 1980 (Dog Eat Dog, 1985, Chalk Mark in a Rain Storm, 1988). Plus tard, ce sera l’ajout d’orchestrations symphoniques.

Ecrivain et universitaire, Edouard Graham combine, par une écriture précise, l’analyse et le factuel. Dans un suivi chronologique, il dissèque – citant des textes (traduits) de chansons, des éléments musicologiques accessibles et des détails biographiques pertinents – les dix-neuf albums de la chanteuse (Shine, dernier en date, remonte à 2007). En fil rouge, Graham souligne aussi la part graphique de l’artiste, dessinatrice et peintre de nombre de ses pochettes de disques. Un complément visuel au pouvoir évocateur des mots et mélodies d’une chanteuse « des ombres et lumières », pour reprendre l’énoncé de l’un des chapitres.

« Joni Mitchell, Songs Are Like Tattoos », d’Edouard Graham, éd. Le Mot et le reste, 384 p., 24 €.