Francois Fillon delivers lors de son meeting à Biarritz le 24 mars. | IROZ GAIZKA / AFP

A chaque jour, son lot de révélations. François Fillon s’est fait offrir en 2009, quand il était premier ministre, une montre de plus de 10 000 euros par un homme d’affaires italo-suisse, Pablo Victor Dana, qui a déclaré, vendredi 24 mars, au site Franceinfo qu’il s’agissait d’un cadeau « absolument désintéressé ».

« J’ai effectivement offert une de mes montres à M. Fillon. Je lui ai remis la montre personnellement à Matignon lors d’un voyage accompagné de ma femme et de mes enfants à Paris », a confirmé M. Dana, qui ajoute que « la politique française ne [l]’a jamais intéressé ».

Le candidat de la droite à la présidentielle a confirmé dans la soirée avoir reçu ce cadeau. « M. Dana a offert des montres à plein d’autres personnes que moi », a tenté de tempérer M. Fillon, qui a précisé avoir également reçu en cadeau « une montre d’Alain Thébault, inventeur de l’hydroptère ».

Dans sa déclaration de patrimoine publiée mercredi par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, le candidat a fait savoir qu’il possédait au 1er janvier 2017, entre autres biens, deux montres estimées respectivement à 15 000 et 12 000 euros, selon son « évaluation personnelle ».

« Aucun sous-entendu »

« Nous partageons la passion commune des courses de voitures anciennes, les mêmes valeurs familiales et je l’admire comme politique et comme père de famille (…). François Fillon représentait et représente toujours pour moi un symbole de ce qu’un homme politique doit être », a ajouté Pablo Victor Dana, fondateur de la marque horlogère Instruments et Mesures du Temps – liquidée en 2014 –, qui gère actuellement un fonds financier à Dubaï.

La deuxième montre lui a été offerte en 2013 par le manufacturier suisse Rebellion, précise Franceinfo, dans un geste « très amical » selon un membre de l’entreprise. « Il n’y avait aucun sous-entendu », a aussi précisé M. Fillon, dans ce cadeau effectué à l’occasion des 24 Heures du Mans, où le patron de l’horloger était venu en tant que dirigeant d’une écurie automobile d’endurance.

Il y a quelques jours, le candidat à la présidentielle, mis en examen pour détournement de fonds publics le 14 mars, faisait face aux révélations du Journal du dimanche concernant un autre cadeau encombrant : deux costumes de luxe d’une valeur de 13 000 euros, offerts par son « ami » Robert Bourgi, pilier des réseaux de la Françafrique.

Invité de « L’Emission politique », jeudi, François Fillon a reconnu qu’il avait « eu tort » de les accepter. « J’ai fait une erreur de jugement », et « je les ai rendus », a assuré l’ex-premier ministre. Il a en revanche démenti avoir touché 50 000 dollars par l’intermédiaire de sa société de conseil 2F, comme l’affirme Le Canard enchaîné, pour mettre en relation un homme d’affaires libanais et le président russe, Vladimir Poutine.