En septembre, un bateau de pêche avait chaviré au large de la ville de Rosette, faisant 202 morts selon les autorités egyptiennes. | STRINGER / AFP

La cour criminelle de Rosette (Egypte) a condamné, dimanche 26 mars, cinquante-six Egyptiens à des peines allant de sept à dix ans de prison pour leur rôle dans le naufrage d’un bateau de migrants au large de l’Egypte. Les passeurs – dont seuls 31 étaient présents lors du procès – ont été jugés coupables dimanche 26 mars, de meurtre, négligence, utilisation d’une embarcation à des fins illégales et organisation de migration illégale. Ils peuvent faire appel du jugement.

Le 21 septembre 2016, 202 personnes ont perdu la vie – selon les chiffres d’un responsable judiciaire – quand un bateau de pêche a chaviré en Méditerrannée, au large de la ville de Rosette. Selon les témoignages recueillis parmi les rescapés, au moins 450 personnes étaient à bord de l’embarcation, prévue pour en transporter 200. Parmi elles se trouvaient une majorité d’Egyptiens, ainsi que des Syriens, des Soudanais, des Somaliens, des Ethiopiens et des Erythréens.

Point de départ privilégié vers l’Europe

Depuis la fermeture de la route des Balkans aux migrants et le contrôle accru des frontières turques après l’accord signé entre Ankara et l’Union européenne (UE) en mars 2016, la côte méditerranéenne de l’Egypte est devenue un point de départ privilégié vers l’Europe. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Libye reste la principale route de migrations vers l’Europe, mais l’Egypte, par sa position centrale, gagne en intérêt pour les migrants, notamment africains. La route maritime empruntée par les migrants vers l’Italie est « particulièrement dangereuse » et l’année 2016 a enregistré plus de morts que jamais auparavant, soit environ 5 000, précisait le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) en février. Au 24 mars, au moins 593 migrants ont trouvé la mort ou ont disparu pendant une traversée en Méditerranée depuis le début de l’année, a annoncé le UNHCR.

La chancelière allemande Angela Merkel s’était rendue début mars en Egypte pour parler d’économie mais aussi de l’afflux migratoire en Europe depuis le continent africain. L’Allemagne avait notamment souligné à ce sujet l’importance de la sûreté des côtes et des frontières pour combattre les passeurs.

Plusieurs passeurs égyptiens ont déjà été condamnés par le passé à la prison dans ce même type d’affaires.