A Rungis, en décembre 2016. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

Pour mieux s’y retrouver dans nos assiettes, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) vient d’actualiser ses repères nutritionnels pour le futur Programme national de nutrition santé (PNNS 2017-2021), pour la population adulte. Ces repères qui visent à améliorer l’état de santé de la population prennent en compte les risques d’exposition aux pesticides et autres métaux lourds. Certains sont redéfinis, d’autres sont ajoutés, passant leur nombre de 8 actuellement à 12.

  • Encore plus de fruits et légumes

La recommandation n’est pas nouvelle pour les fruits et légumes. Il était conseillé d’en manger au moins cinq par jour. Le HCSP suggère d’en consommer encore plus, qu’ils soient frais, surgelés, ou en conserve. L’organisme détaille aussi la taille des portions, de 80 à 100 grammes. Et une petite poignée par jour pour les fruits à coque sans sel ajouté comme les amandes, noix, noisettes, pistaches. Les effets positifs des fruits et légumes sur la santé sont prouvés : ils apportent fibres, minéraux, vitamines… Pour les fruits en conserve, il s’agit de privilégier ceux au sirop léger et de ne pas consommer le sirop. Quant au jus de fruit, pas plus d’un verre par jour, en préférant les jus frais pressés.

Nouveauté, les légumineuses (lentilles ou pois chiches…) sont à consommer au moins deux fois par semaine. Aujourd’hui trop peu présentes dans l’assiette des Français (11 grammes en moyenne par habitant), elles permettent elles aussi d’apporter des fibres.

  • Réduire la consommation de viande et de charcuterie

Pour la viande rouge (bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, cheval, sanglier, biche), le conseil est de se limiter à 500 grammes au maximum par semaine. Il faut donc « privilégier la consommation de volaille ». Et ne pas dépasser 150 grammes par semaine pour la charcuterie, en privilégiant le jambon blanc.

Quant aux poissons et fruits de mer, le HCSP préconise d’y recourir deux fois par semaine, en variant les espèces et les lieux d’approvisionnement afin de limiter l’exposition aux métaux lourds.

  • Deux produits laitiers par jour

Deux produits laitiers restent conseillés par jour, avec des portions recommandées de 150 ml pour le lait, 125 g pour le yaourt et « 30 grammes » de fromage. Ce nombre pourra être porté à trois lorsque les portions sont plus faibles.

  • Limiter les produits sucrés

Le HCSP rappelle qu’il faut limiter le sel, le gras et le sucré (desserts et boissons comprises). Eviter les céréales du petit-déjeuner, en général grasses et sucrées, au profit des céréales complètes non sucrées. Avis aux distraits : « un produit gras et/ou sucré, même bio, reste un produit gras et/ou sucré ». Toutefois, pour tous les aliments, le bio constitue un moyen de limiter l’exposition aux pesticides. Attention, les boissons sucrées sont des produits sucrés. D’ailleurs, s’agissant des boissons, la seule recommandée est l’eau. Quant à l’alcool, le repère de consommation devra être défini par l’agence Santé publique France dans les prochaines semaines.

En outre, pâtes, riz, pain et autres produits céréaliers complets ou peu raffinés doivent faire aussi partie de l’alimentation quotidienne, en raison de leur apport en fibres. Ces repères ont été construits à partir des rapports de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ainsi que sur les repères existant dans d’autres pays occidentaux.

Ces indications ne doivent pas être prises pour des « injonctions moralisatrices », avertit le HCSP. Qui préfère parler de repères « vers lesquels tendre » et non des « normes à atteindre absolument ».

En outre, le Haut Conseil insiste sur des conseils plus généraux. Il faut privilégier les aliments cultivés « selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides pour les fruits et légumes, les légumineuses, les produits céréaliers complets ». Il est donc préconisé de privilégier l’utilisation de produits bruts. Ce dont s’est félicité Réseau action climat France mardi.

Il est également recommandé de « privilégier la variété sous toutes ses formes, en diversifiant l’origine des produits, en éviter les portions excessives et le grignotage ». Il faut aussi tenir compte de la « notion de plaisir » et de veiller à ce que ces messages soient entendus par l’ensemble de la population, y compris ceux qui sont dans la précarité.

Ces repères devront être traduits en messages par l’agence Santé publique France dans les prochains mois.

Nutrition : des conseils pour bien manger
Durée : 05:34