Mardi, des manifestants se sont rassemblés devant la Maison Blanche à Washington, pour signaler leur désaccord avec la politique environnementale de Donald Trump. | Pablo Martinez Monsivais / AP

La signature d’un décret sur l’indépendance énergétique qui ordonne un réexamen de la mesure phare de Barack Obama, le Clean Power Plan, a provoqué une cascade de réactions aux Etats-Unis et à travers le monde.

La National Mining Association a applaudi l’annonce de Donald Trump, affirmant que l’abrogation du Clean Power Plan allait permettre de sauver 27 700 emplois de mineurs et près de 100 000 sur l’ensemble de la chaîne d’utilisation du charbon.

Les Démocrates s’insurgent

Les autorités californiennes ont répliqué avec défiance, réaffirmant leur intention de pousser encore plus loin leurs limites d’émissions polluantes. Dans une lettre au directeur de l’EPA, le gouverneur démocrate californien Jerry Brown s’est insurgé contre « un cadeau inconscient du président Trump aux pollueurs » et a averti que la Californie ferait « tout pour préserver ses normes actuelles, protéger la santé de son peuple et la stabilité de son climat ».

Parmi les chefs démocrates au Congrès, Chuck Schumer a dénoncé un texte qui démontre selon lui que le lobby des énergies fossiles « est de retour aux affaires » avec l’administration Trump. « On dirait qu’il a été écrit par le conseil d’administration d’Exxon, sans le moindre respect pour la santé et la sécurité des Américains ou pour la planète », a-t-il poursuivi.

La compagnie pétrolière ExxonMobil a pourtant joint sa voix aux défenseurs de l’accord de Paris et demandé à l’administration Trump de le respecter « comme un cadre efficace pour répondre aux risques du changement climatique ».

Pour Bob Ward, du Grantham Research Institute à la London School of Economics, renoncer au Clean Power Plan rendrait « pratiquement impossible pour les Etats-Unis d’atteindre leurs objectifs de l’accord de Paris » (baisse de 26 % à 28 % des émissions d’ici 2025 par rapport à 2005).

L’image de l’Amérique « ternie »

Si cette analyse ne fait pas l’unanimité, le signal envoyé par l’administration Trump au reste de la communauté internationale est clair : Washington ne déterminera pas sa politique énergétique en fonction des enjeux climatiques.

Un retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris « ternirait clairement l’image de l’Amérique », a toutefois estimé Todd Stern, l’émissaire américain sur le climat de 2009 à 2016, sous l’administration Obama. « Ce serait vu de manière extrêmement négative dans le monde entier et il y aurait des dommages collatéraux au-delà du climat », a-t-il ajouté dans un entretien à l’AFP.

Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, a souligné, d’un tweet, que la France continuerait à se battre contre le changement climatique « avec tous les gens de bonne volonté, y compris aux Etats-Unis ».