« La moitié des centrales au charbon du pays ont déjà prévu de fermer ou de basculer sur des sources d’énergie plus propres », sous la pression des consommateurs, affirme Michael Bloomberg le 28 mars 2017. | CARLOS BARRIA / REUTERS

Les décisions prises par l’administration climatoscepticisme de Donald Trump en matière de lutte contre le réchauffement climatique inquiètent. A contre-courant, l’ex-maire de New York Michael Bloomberg, très engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, se veut rassurant. Le milliardaire assure, vendredi 31 mars, dans une tribune publiée dans le New York Times que les Etats-Unis tiendront leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre :

« Ceux qui pensent que l’administration Trump mettra fin au leadership américain sur le changement climatique font la même erreur que ceux qui pensent qu’elle va redonner du travail aux mineurs, en surestimant la capacité de Washington à peser sur les marchés énergétiques. »

Fermeture inéluctable des centrales à charbon

Selon lui, « la moitié des centrales au charbon du pays avaient déjà prévu de fermer ou de basculer vers des sources d’énergie plus propres », sous la pression des consommateurs, qui préfèrent des énergies moins polluantes et la compétitivité croissante d’énergies propres.

Introduit par le démocrate Barack Obama, le « Clean Power Plan » devait notamment imposer aux centrales thermiques de réduire leurs émissions.

« Même en supprimant totalement le “Clean Power Plan”, nous serions en mesure de tenir nos engagements de l’accord de Paris, soit de réduire d’ici à 2025 nos émissions de gaz à effet de serre de 26 % par rapport au niveau de 2005 », assure Michael Bloomberg.

Certaines politiques fédérales sont non modifiables, souligne-t-il, comme les normes de réduction de consommation de carburants pour les voitures fixées jusqu’en 2021. De plus, les grandes villes, qui représentent les deux tiers des émissions états-uniennes, et de nombreuses entreprises privées se sont engagées à poursuivre leurs efforts de réduction, dans leurs propres intérêts et sans aucune incitation de Washington, fait-il valoir.

Prétendre que les Etats-Unis ne vont pas tenir leurs engagements est d’autant plus contre-productif que cela « donne aux autres pays un prétexte pour ne pas tenir les leurs », dit-il.

Décision sur l’accord de Paris

Donald Trump a promis le renouveau du charbon et commencé à revenir sur les initiatives de Barack Obama sur le changement climatique, mais il n’a pas encore dit si les Etats-Unis allaient se retirer de l’accord de Paris, par lequel plus de 190 pays se sont engagés à la fin de 2015 à réduire le réchauffement. « Nous sommes en train de revoir les questions liées à cet accord et nous espérons parvenir à une décision au moment du sommet du G7, à la fin de mai, ou plus tôt », a exposé le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer.

Vendredi, Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a affirmé qu’une « dynamique mondiale » était enclenchée pour freiner le réchauffement climatique et les menaces de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris n’y changeraient rien.