Des membres du collectif des « 500 Frères », le 1er avril à Cayenne. | JODY AMIET / AFP

Malgré les premières annonces du gouvernement et l’annonce d’une enveloppe de 1 milliard d’euros, la pression est loin de redescendre en Guyane. Davy Rimane, chef de file de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) restait prudent après la rencontre avec les représentants du gouvernement qui a eu lieu samedi 1er avril :

« Le collectif va se réunir. Il y a pas mal d’annonces, on va décortiquer ce qu’il y a dedans. »

La réaction est beaucoup plus amère de la part de Mikaël Mancée, un des leaders des « 500 frères » :

« Le premier sentiment est qu’on n’a pas été écouté. Beaucoup de choses étaient en réalité déjà actées. Sur les grandes annonces que l’on attendait, cité judiciaire, création de commissariats, surveillance 24 heures sur 24 des fleuves, il n’y a rien. »

Même impression de la part d’Olivier Goudet, porte-parole du mouvement Trop violàns :

« La question du désenclavement des territoires est totalement absente. Nous attendions des mesures concrètes, nous ne les avons pas entendues. Concernant la sécurité, les réponses ne sont pas satisfaisantes. »

« Loin d’être satisfaisantes »

French Interior Minister Matthias Fekl (L) and France's Minister of Overseas Territories Ericka Bareigts (R) hold a press conference after meeting with Guyanese representatives and the announcement of French government's emergency measures on April 1, 2017 at the prefecture in Cayenne, on the oversea territory of French Guiana. French government announced a state commitments of 1, 085 billions of euros to end nearly two weeks of general strike. / AFP / jody amiet | JODY AMIET / AFP

Les différentes composantes du collectif se sont réunies chacune de leur côté avant de faire une mise en commun en vue du prochain rendez-vous prévu samedi après-midi. Chacun était réuni par métiers dans un établissement proche de la préfecture, examinant scrupuleusement les propositions du gouvernement, faisant leurs chiffrages à l’aide d’experts. Réactions très négatives aussi de ce côté-là. « Ce n’est pas satisfaisant, ce n’est pas du tout à la hauteur de ce qu’on attendait », répond Gaëlle Laponpéronne, porte-parole de l’Union générale des transporteurs routiers (UGTR).

Pour Joëlle Prévot-Madère, présidente de la CPME et membre du collectif :

« Les réponses apportées sont loin d’être satisfaisantes. Nous voulons maintenant des séances de travail par atelier pour étudier les points bloquants, dont nous avons fait la liste ».

Pour les membres du collectif, il est également important que les principaux candidats à l’élection présidentielle se prononcent sur les engagements qui auront été pris et s’engagent à les respecter. Un durcissement du mouvement dans les heures et les jours à venir n’est pas à exclure, selon plusieurs connaisseurs de la Guyane.

La reprise des discussions, à l’heure actuelle, s’annonce compliquée. D’autant plus que le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, doit regagner Paris dès samedi après-midi. La ministre des outre-mer, Ericka Bareigts, sera la seule représentante du gouvernement pour les séances à venir, mais elle doit elle aussi être de retour à Paris lundi pour une réunion interministérielle sur la situation en Guyane, qui doit être évoquée en conseil des ministres pour acter les décisions qui auront été prises.

Comprendre la situation en Guyane en trois minutes
Durée : 02:59