En Corse, le candidat de la droite a fait passer le message à deux temps qu’il martèle pendant cette dernière ligne droite : les sondages ne veulent rien dire et la candidature d’Emmanuel Macron est une « supercherie ». | PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

François Fillon était à Biguglia en Corse, samedi 1er avril, pour rencontrer des agriculteurs, s’adresser à quelques dizaines de militants acquis à sa cause et faire passer le message à deux temps qu’il martèle pendant cette dernière ligne droite de campagne : les sondages, qui le placent troisième au premier tour, ne veulent rien dire et « le rideau de fumée » que représente la candidature d’« Emmanuel Hollande », comme il appelle parfois Emmanuel Macron. Autrement dit, un vote pour l’ex-ministre de l’économie est un vote pour le gouvernement sortant.

« Si vous êtes mobilisés, c’est parce que vous ne voulez pas de la supercherie qu’on est en train d’essayer de vous imposer. Ils ont inventé une supercherie qui est unique dans l’histoire de la Ve République. Il vous reste 22 jours pour infliger un démenti sévère à tous ces commentateurs politiques qui se succèdent sur les antennes de télévision pour dire, avec la suffisance qui les caractérise, que les sondages ont décidé ».
« Ce que je vous demande aujourd’hui, c’est de vous révolter, c’est de vous lever, c’est d’exprimer votre colère, c’est d’aller le jour du vote dans les bureaux de vote déposer un bulletin dans l’urne qui soit un bulletin de résistance, qui soit un bulletin de combat ».

À quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la Méditerranée, Emmanuel Macron concentrait ses propos sur le FN, son « premier opposant », mais avait quelques mots pour M. Fillon et la droite et leurs « attaques infâmes ».

« J’ai l’habitude des sondages dont je me méfie »

Les sondages placent toujours le candidat de la droite derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen en vue du premier tour, mais le vainqueur de la primaire et son entourage continuent à parier sur un revirement d’ici le 23 avril.

Ils fondent leurs espoirs sur la perspective d’un tassement de Macron, qui serait pénalisé par les ralliements successifs de poids lourds du Parti socialiste, et sur un possible « vote caché » d’électeurs n’osant pas avouer leur préférence. Dans un entretien à Nice-Matin, samedi, il dit :

« Non seulement j’y crois, mais plus que jamais. J’ai l’habitude des sondages dont je me méfie. Je vous rappelle qu’au début de la campagne de la primaire de la droite et du centre, j’étais crédité de 9 % des intentions de vote ».