Marine Le Pen, Florian Philippot et Marie-Christine Arnautu, au Parlement européen, le 11 mars 2015. | VINCENT KESSLER / REUTERS

BILLET DE JÉRÔME FENOGLIO, DIRECTEUR DU « MONDE ». Les dirigeants du Front national ont invariablement recours à la même tactique lorsqu’ils sont confrontés à des informations qui les embarrassent parce qu’elles dévoilent leur vraie nature et leurs agissements. Aux faits, qu’ils ne peuvent démentir, ils opposent d’obscures manœuvres de diversion qui visent à discréditer les enquêteurs.

Depuis deux jours, Florian Philippot, David Rachline ou Wallerand de Saint Just oscillent ainsi entre ridicule et diffamation pour dénigrer les révélations du Monde sur leur stratégie concertée de détournement des fonds du Parlement européen. Incapables d’apporter une contradiction de fond à ce travail, précis et étayé, de nos journalistes, ils laissent entendre que ces informations ont été obtenues en « corrompant » un informateur. Et ils reprennent un argument développé depuis plusieurs semaines : Le Monde chercherait à nuire à Marine Le Pen pour avantager l’un de ses concurrents.

Aucun d’entre eux ne croit à ces fables, mais ces mensonges sont devenus tellement systématiques qu’il convient, une fois pour toutes, de leur opposer la vérité.

Non, Le Monde ne paye jamais pour obtenir des informations. Affirmer que nous pourrions corrompre une source est une pure diffamation à laquelle nous nous réservons de donner toutes les suites nécessaires.

Non, dans cette campagne présidentielle, Le Monde n’est engagé dans un aucun camp. La liberté de nos journalistes est totale, et elle n’est engagée en rien par les déclarations publiques de nos actionnaires.

Le Monde n’achète personne et n’est vendu à aucun candidat. Son seul parti pris, c’est le journalisme, élément clé d’un débat démocratique entre citoyens éclairés. Soit, très exactement, ce que ne supportent pas les dirigeants du Front national.