Les discussions reposent désormais sur un protocole d’accord, présenté dimanche, qui doit être ratifié avant le retour de la ministre à Paris dans la journée. | JODY AMIET / AFP

Les discussions entre la ministre des outre-mer, Ericka Bareigts, et le collectif de mobilisation pour la Guyane, Pou Lagwiyanne dékolé (« Pour que la Guyane décolle »), ont repris dimanche 2 avril en fin de matinée à la préfecture de Cayenne, après avoir été suspendues à 3 heures du matin la veille.

Plusieurs accords sectoriels ou relevés de conclusion ont été signés par la ministre et les représentants des secteurs socioprofessionnels.

Les négociations d’ensemble, cependant, tardent à se dénouer et le collectif, au sein duquel les « 500 frères contre la délinquance » semblent avoir pris l’ascendant, campe pour l’instant sur une position intransigeante. La preuve en est l’irruption dans le débat d’une revendication sur l’évolution du statut de la Guyane qui, au départ, n’était pas un point clé du mouvement.

Une séance de négociations de la dernière chance

Après un bref échange avec les représentants du collectif, Mme Bareigts leur a soumis un protocole d’accord en cinq points. Celui-ci acterait :

  • Le plan d’urgence pour la Guyane présenté samedi, avec un ensemble de mesures qui représente un montant global de 1,085 milliard d’euros.
  • Les accords et relevés de conclusions sectoriels signés dans la nuit de samedi à dimanche.
  • Le projet de pacte pour l’avenir de la Guyane proposé à la collectivité territoriale (ensemble de mesures structurantes pour un montant de 4 milliards d’euros) mais qui n’a toujours pas été signé. Celui-ci sera à finaliser entre les élus guyanais et le gouvernement.
  • Un plan de développement et de convergence pour la Guyane entre l’Etat, les élus et la société civile, à élaborer dans le cadre de la loi égalité réelle outre-mer.
  • La possibilité pour le Congrès des élus guyanais de saisir le gouvernement pour une évolution statutaire et institutionnelle du département, conformément aux dispositions de l’article 72.4 de la Constitution.

Après la présentation de cet accord, les négociations ont été à nouveau suspendues, le temps pour le collectif de se prononcer. Sachant qu’Ericka Bareigts doit repartir en fin de journée pour être à une réunion interministérielle sur la situation en Guyane, le 3 avril à Paris, la séance de dimanche après-midi apparaît comme celle de la dernière chance. Dans une brève déclaration à la presse, Mme Bareigts a insisté pour que le travail engagé depuis quatre jours aboutisse.

« Il faut absolument que nous puissions graver dans le marbre le travail que nous avons accompli, sinon tout cela n’aura servi à rien. Ma responsabilité est de ne pas faire perdre de temps aux Guyanaises et aux Guyanais. »

Comprendre la situation en Guyane en trois minutes
Durée : 02:59