Fernando Vergara / AP

Sous un ciel gris, les habitants de Mocoa ayant survécu à l’immense coulée de boue qui a dévasté leur ville tentaient, dimanche 2 avril, de sauver ce qui pouvait encore l’être et de retrouver d’éventuels survivants, près de 48 heures après la catastrophe.

Dans la nuit de vendredi à samedi, 130 millilitres de pluie, soit 30 % de la moyenne mensuelle, sont tombés sur cette ville de 40 000 habitants du sud de la Colombie. La crue simultanée des trois fleuves qui l’entourent a fait disparaître en quelques minutes des quartiers entiers sous une couche de boue et d’eau. Il s’agit d’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire du pays.

  • Un bilan d’au moins 210 morts, qui devrait encore s’alourdir.

Fernando Vergara / AP

Dans son dernier bilan, la Croix-Rouge a fait état de 210 morts dans cette tragédie, ainsi que de 203 blessés, certains souffrant de graves traumatismes crâniens, et d’un nombre encore indéterminé de disparus, précédemment évalué à environ 150.

« Nos cœurs sont avec les familles des victimes et les personnes affectées par cette tragédie », a dit le président Juan Manuel Santos, qui a pris sur place la direction des secours et déclaré l’état de « calamité publique ». Les autorités colombiennes s’attendent à ce que le bilan augmente dans les prochains jours à mesure que les recherches continuent, près de 200 personnes étant encore portées disparues.

  • Des opérations recherches désespérées.

Fernando Vergara / AP

Sur place, un millier de secouristes, dont des membres de la Croix-Rouge et de l’armée, tentaient de retrouver des miraculés dans la dévastation d’une ville privée d’électricité et où l’eau potable est devenue rare. Plus de sept tonnes de matériel médical et d’approvisionnement en eau et en électricité ont été expédiées.

Les opérations étaient régulièrement suspendues, notamment en raison des pluies qui devraient s’atténuer à partir de dimanche. Des habitants désespérés menaient leurs propres opérations, à la recherche de leurs proches dans les décombres envahis de boue.

Les pluies torrentielles qui ont provoqué le débordement des rivières autour de Mocoa sont dues au phénomène climatique El Niño et affectent aussi depuis plusieurs semaines toute la région des Andes, dont le Pérou (101 morts et plus de 900 000 sinistrés) et l’Equateur (21 morts et 1 280 sinistrés)