Sur les bords de Seine, nouvellement aménagés, à Paris, dimanche 2 avril. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

La fin d’une époque… Anne Hidalgo a officiellement ouvert, dimanche 2 avril, le parc Rives de Seine, nom désormais donné à l’ancienne voie express Georges-Pompidou, rendue aux piétons et aux cyclistes depuis octobre 2016 par la Mairie de Paris. Hasard du calendrier : la date choisie pour l’inauguration de la piétonnisation de ce ruban de bitume de 3,3 kilomètres et de ses aménagements ludiques était le jour anniversaire de la mort de l’ancien président de la République, à l’origine de la transformation de cet axe en autoroute urbaine.

« Fallait oser ce qu’on a fait mais nous l’avons fait ! Maintenant les Parisiens sont là et ils restent », a lancé la maire de Paris entre deux selfies avec des promeneurs en famille très nombreux sous le soleil printanier. « Sans tous ces Parisiens qui nous ont encouragés, on n’aurait pas tenu bon », confiait-elle alors que la polémique autour du projet n’est toujours pas éteinte. Anticipant d’éventuelles critiques de la droite parisienne et de Valérie Pécresse, présidente (Les Républicains) de la région, plus que réservée sur le projet, Mme Hidalgo, avait pris soin de publier, vendredi, deux études.

La première, produite par Airparif, indique que « la pollution a baissé de 25 % » entre l’hiver 2015 et 2016 « sur les quais hauts et bas cumulés ». L’organisme indépendant note toutefois une dégradation de 5 à 10 % de la qualité de l’air sur les axes de report du trafic rive droite. Rive gauche, la pollution a cru quai Anatole-France et à l’entrée du boulevard Saint-Germain. Ces « hausses sont nettement inférieures à la baisse générale constatée sur la rive droite », affirme la Mairie mais ce résultat « n’est pas satisfaisant », a reconnu Mme Hidalgo. Elle s’est à nouveau engagée à installer « à partir de 2018, un bus électrique à haut niveau de service et en double-sens sur les quais haut rive droite » qui fera baisser la pollution de l’air et le bruit généré par les voitures.

« Un combat difficile »

La mairie a également rendu publics ses calculs, transmis au préfet, qui montrent une baisse de 28,8 % en moyenne, depuis la fermeture de la rive droite, du trafic automobile, aux heures de pointe, dans le centre de Paris. « Ces chiffres sont très positifs, car ils démontrent un phénomène progressif d’évaporation du trafic », s’est félicité Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports.

Après avoir « remporté un combat difficile, a insisté Anne Hidalgo, pour mettre fin à cinquante ans de bagnoles », le long de la Seine, la maire ne compte pas s’arrêter en chemin. La piétonnisation du cœur de Paris « c’est pour 2018 ou 2019 », a-t-elle confirmé dimanche au Monde. « On en est au stade des études pour définir un plan de circulation, précise M.Najdovski. Mais à l’automne, une concertation sera lancée. »

« Sur un périmètre qui engloberait tout le Marais à partir du nord de la rue de Rivoli », confie-t-il, seraient uniquement autorisées les voitures des riverains, les véhicules de livraison ou de secours, les taxis, les bus. En revanche, le trafic de transit serait interdit. « Beaucoup de grandes capitales dans le monde ont l’ont déjà fait dans leur centre », rappelait, dimanche, Christophe Girard, maire (PS) du 4e arrondissement. L’hôtel de ville a dans ses cartons un autre projet qui pourrait voir le jour avant la fin de la mandature : la réservation de certains axes de circulation aux voitures les moins polluantes ou aux véhicules électriques. Une décision qui concernerait, cette fois, toute la capitale.