Le maire de Montréal, Denis Coderre, a avoué, lundi 3 avril, avoir reçu un chèque de 25 000 dollars canadiens (17 500 euros) sans le déclarer conformément aux règles sur les conflits d’intérêt car, a-t-il dit, il le considérait comme un « don » et non « un cadeau ».

Le maire a confirmé à Radio-Canada avoir encaissé ce chèque de la part d’un « ami », l’homme d’affaires Jean Rizzuto. « Après avoir nié », le maire s’est « ensuite rétracté pour dire qu’effectivement il a[vait] bien reçu un chèque et tente maintenant de minimiser l’affaire », a déploré Valérie Plante, responsable de l’opposition au conseil municipal.

Le maire de Montréal, à l’époque député fédéral, a admis qu’il aurait « peut-être » dû le déclarer et qu’en tout état de cause il ne prenait « pas de l’argent de n’importe qui ».

« Je ne l’ai pas déclaré car je ne le considérais pas comme un cadeau », s’est défendu le maire de Montréal à la suite de l’enquête du Journal de Montréal ayant révélé la transaction, en rappelant que M. Rizzuto est « un ami de longue date ».

Une transaction « douteuse »

Au Canada, le code d’éthique sur les conflits d’intérêts oblige un élu à déclarer dans les soixante jours tout « cadeau ou autre avantage » de plus de 500 dollars.

Pour sa défense, Denis Coderre soutient qu’il n’y a « pas du tout » d’apparence de conflit d’intérêt car il n’avait pas la capacité d’octroyer des contrats publics avant de prendre ses fonctions à la ville de Montréal, et qu’il n’en a octroyé aucun à Jean Rizzuto depuis.

Selon l’enquête du Journal de Montréal, la police fédérale et l’Unité anticorruption du Québec (UPAQ) enquêtent sur cette transaction non déclarée, que le gendarme de l’éthique aurait qualifiée de « douteuse ».