Ce système dit de « direct rule » par Londres était en vigueur pendant les trente ans de conflit intercommunautaire qui ont fait plus de 3 000 morts en Irlande du Nord. | Niall Carson / AP

A la demande de Londres, les discussions entre républicains du Sinn Fein et unionistes du DUP ont repris, lundi 3 avril, en Irlande du Nord.

Le secrétaire britannique pour l’Irlande du Nord, James Brokenshire, « réunit les gens autour d’une table et nous travaillons avec toutes les parties pour obtenir un accord qui permettra le rétablissement d’un exécutif » régional, a déclaré un porte-parole de Downing Street lors d’un point presse régulier. « Les objectifs sont clairs : poser les bases pour la formation d’un nouvel exécutif tout en abordant les problèmes liés aux précédents accords », a ajouté le porte-parole de Mme May.

La région est plongée dans une crise politique depuis la démission en janvier du vice-premier ministre Sinn Fein Martin McGuinness, à la suite de dissensions sur la gestion par la première ministre DUP Arlene Foster d’un programme de subventions aux énergies renouvelables.

Le départ de M. McGuinness, qui est mort à la fin du mois de mars d’une maladie du cœur, a donné lieu à de nouvelles élections le 2 mars. Avec 28 des 90 sièges de l’assemblée régionale, le DUP avait terminé en tête mais cédé du terrain face au Sinn Fein (27 sièges). Les deux partis avaient dès lors trois semaines pour former un nouveau gouvernement de coalition, ce qu’ils n’ont pas réussi à faire.

Un retour du « direct rule »

En l’absence d’un exécutif régional fonctionnel, la province reviendrait sous le contrôle direct de Londres, une première en dix ans. Cela pourrait intervenir après le 18 avril, date de la reprise des débats au Parlement, si aucun accord n’est trouvé. Ce système dit de direct rule par Londres était en vigueur pendant les trente ans de conflit intercommunautaire qui ont fait plus de 3 000 morts en Irlande du Nord.

L’Accord de paix de 1998 a abouti à la mise en place d’une coalition obligatoire entre unionistes et nationalistes, un mode de gouvernance qui a dû être suspendu à plusieurs reprises par Londres, la dernière fois en 2007.