Le King’s College, à l’université de Cambridge, l’une des destinations proposées par l’université de Poitiers dans le cadre de la licence sélective en lettres et sciences politiques. | Antoine Taveneaux

Conscientes de l’attrait croissant des étudiants pour les expériences à l’international, les universités ont développé des cursus intégrant des périodes obligatoires à l’étranger, comme le font, depuis déjà plus d’une décennie, les grandes écoles.

L’université de Poitiers a ainsi créé il y a dix ans une licence sélective en lettres et sciences politiques, en partenariat avec Science Po Paris, dont l’un des objectifs est de préparer le concours d’entrée en master de l’école parisienne. Dans le cadre de cette licence, le séjour à l’étranger est obligatoire pour tous, en deuxième année.

« J’ai étudié l’histoire de France au King’s College à Londres en deuxième année pendant un semestre », raconte Arthur ­Martineaud, 20 ans, étudiant de L3, qui souhaite présenter le concours d’entrée au master d’affaires publiques de Science Po Paris. Les quelque cinquante élèves acceptés chaque année peuvent choisir parmi une centaine de destinations, dont quelques institutions prestigieuses, comme Cambridge en Angleterre, l’université de Leyde aux Pays-Bas et l’université Charles de Prague.

Doubles diplômes

Si certains parcours universitaires prévoient des semestres obligatoires à l’étranger, d’autres permettent d’obtenir des doubles diplômes : le français mais aussi celui du pays d’accueil. Ainsi, l’université Paris-X Nanterre propose un double diplôme de droit franco-allemand qui permet aux étudiants de suivre un enseignement à Potsdam, tout près de Berlin.

L’université ­Paris-II propose, elle, un double diplôme de droit franco-espagnol, en partenariat avec l’université autonome de Barcelone. Paris-Diderot propose aussi plusieurs masters ­double-diplômants, en particulier pour les étudiants en histoire, en archéologie, en chimie et en génétique. Dans le cadre de ces cursus intégrés, dont les programmes sont définis en partenariat entre les deux établissements, les étudiants ont la possibilité de passer une année dans des universités en Italie, en Argentine, en Colombie, en Allemagne ou en Espagne.

« La majorité de nos élèves ont eu au minimum une mention bien au baccalauréat, mais cela ne suffit pas », Christine Baron, responsable de la licence lettres et sciences politiques à l’université de ­Poitiers

Offrant un nombre de places limité, ces formations sont souvent très sélectives. « La majorité de nos élèves ont eu au minimum une mention bien au baccalauréat, mais cela ne suffit pas », indique Christine Baron, professeure de littérature comparée à l’université de ­Poitiers et responsable de la licence lettres et sciences politiques. L’attention se porte sur l’ensemble des notes reçues en 1re et en terminale. « Un engagement militant ou associatif est apprécié. Et la lettre de motivation est à soigner car elle peut faire la différence », ajoute l’universitaire.

A la sortie sur le marché du travail, ces parcours sont appréciés. « J’ai été embauchée pour travailler dans le département allemand d’un cabinet d’avocats français, grâce à mon double diplôme », explique Kenza Bellout, une jeune avocate formée à l’université Paris-X Nanterre.