Les déclarations de Florian Philippot ont hérissé certaines organisations de policiers, notamment le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, selon qui les fonctionnaires de l’OCLCIFF ont saisi leur hiérarchie. | JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, a déposé une plainte, mardi 4 avril, au parquet de Paris contre Florian Philippot, le vice-président du Front national, l’accusant de « diffamation ». Celui-ci a, jeudi 30 mars sur BFM-TV, assimilé les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à une « police politique » et laissé entendre qu’un possible « système de corruption » permettait la fuite d’éléments de la procédure dans la presse.

En première ligne des affaires politico-judiciaires, l’OCLCIFF est pris à parti par plusieurs candidats à l’élection présidentielle ou leur entourage. Ce service est accusé d’être la cheville ouvrière de « cabales d’Etat » ou d’un « cabinet noir », selon l’expression polémique employée par François Fillon après sa mise en examen dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs de son épouse Penelope. L’office enquête également sur les emplois controversés des filles de l’ex-ministre de l’intérieur Bruno Le Roux comme collaboratrices parlementaires

Dans un courrier inédit envoyé le 13 mars au patron de la police et dont le contenu a paru dans la presse, les fonctionnaires de l’OCLCIFF se sont émus, en plus du manque de moyens, « des menaces de représailles à peine voilées proférées par des candidats à la magistrature suprême ».

Colère des syndicats

« Les insinuations et menaces se multiplient pendant cette campagne présidentielle », a déploré lundi le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT). Selon le SCSI, les récentes déclarations jugées « inadmissibles » de M. Philippot ont poussé les policiers de ce service à saisir leur hiérarchie « afin de déposer plainte en diffamation ».

Vendredi, Alternative Police CFDT et le SCSI s’étaient insurgés après les déclarations du vice-président du FN. Courroucé par des « propos indignes », Alternative Police en a appelé au ministre de l’intérieur pour « déposer plainte contre toute personne qui continuera de diffamer de la sorte toute une institution ».

Fustigeant aussi des propos « inacceptables » de M. Philippot, le syndicat UNSA-Police a réclamé, samedi 1er avril, « l’arrêt immédiat de toute instrumentalisation » de la police « par les équipes des candidats à l’élection présidentielle ».