Le 20 juin 2016, un policier décroche la photo du policier français Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider, tués à Magnanville. | SYLVAIN THOMAS / AFP

Elle faisait partie du commando de femmes soupçonnées d’avoir voulu commettre un attentat en septembre à Paris. Sarah Hervouët a été placée en garde à vue mardi 2 avril dans l’enquête sur l’assassinat deux mois plus tôt d’un policier et de sa compagne à Magnanville (Yvelines), a-t-on appris de source judiciaire.

Trois personnes sont désormais en garde à vue dans le cadre de cette affaire sur l’assassinat le 13 juin 2016, par Larossi Abballa, de Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police, et sa compagne Jessica Schneider.

Sarah Hervouët, 23 ans, a été interpellée mardi matin. Lundi, la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire avait placé en garde à vue la sœur de Larossi Abballa et Mohamed Lamine Aberouz. Le frère de ce dernier, Charaf-Din Aberouz, un proche d’Abballa, est mis en examen dans l’assassinat de Magnanville, soupçonné avec un autre homme d’avoir pu apporter un soutien logistique au tueur.

Des liens

Mohamed Lamine Aberouz est le compagnon de Sarah Hervouët, et ils sont tous les deux mis en examen dans l’enquête sur le commando de femmes interpellé en septembre, quelques jours après la découverte en plein cœur de Paris d’une voiture chargée de bonbonnes de gaz.

Le premier est notamment poursuivi pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes » et la seconde pour « non-dénonciation d’un crime terroriste ». Il a été remis en liberté le 17 janvier, après plus de quatre mois de détention provisoire. « C’est clairement de l’acharnement », dénonce son avocat Bruno Vinay, sans plus de précisions à ce stade.

Des liens entre le double assassinat de Magnanville et l’attentat avorté à Paris deux mois plus tard ont été mis en lumière par les enquêteurs : Rachid Kassim, considéré comme l’un des propagandistes francophones les plus dangereux du groupe Etat islamique (EI), était en contact avec Abballa et le commando de femmes via la messagerie cryptée Telegram. Il est suspecté d’avoir inspiré les deux attaques depuis la zone irako-syrienne sous contrôle de l’EI.

Kassim a vraisemblablement été tué courant février dans un bombardement de la coalition contre lui près de Mossoul, en Irak, selon des sources américaines et françaises.