Une femme utilisant spotify sur son smartphone, le 7 mars, à Stockholm. | JONATHAN NACKSTRAND / AFP

Le numéro un mondial du streaming musical, Spotify, a annoncé mardi 2 avril la signature d’un nouvel accord lui donnant accès au catalogue d’Universal Music Group (UMG). Le contrat était en négociation de longue date. Les deux parties avaient jusqu’ici un accord qu’elles renouvelaient d’une année sur l’autre. Pour la jeune entreprise suédoise, l’enjeu est d’aboutir à un modèle économique plus pérenne.

Depuis sa création en 2008, le service d’écoute musicale en ligne n’a jamais réussi à dégager un bénéfice net, la majeure partie de son chiffre d’affaires étant reversée aux ayants droit (artistes, producteurs, majors du disque). Pour autant, la rémunération des artistes grâce au streaming uniquement (hors droits radio, ventes de disques, concerts…) ne leur permet pas, à de rares exceptions près, de vivre convenablement. Cet accord devrait, selon les deux parties, permettre d’améliorer cette rémunération.

Des titres en exclusivité

Dans leur communiqué commun, Spotify et Universal (groupe Vivendi) n’ont pas divulgué les détails de cet « accord mondial pour plusieurs années ». Spotify déclare seulement que l’accord apportera plus de souplesse à la diffusion du catalogue de musique d’UMG sur sa plate-forme de streaming.

Pour l’utilisateur, le principal changement est que les artistes Universal pourront désormais choisir de réserver pendant deux semaines aux abonnés payants de Spotify l’écoute de leur nouvel album. En revanche, « les singles sont disponibles sur Spotify pour tous les auditeurs », a précisé le directeur général de Spotify, Daniel Ek.

50 millions d’abonnés

Le directeur général d’Universal, Lucian Grainge, a souligné la nécessité pour l’industrie musicale de rendre Spotify rentable un jour. « Aujourd’hui, le streaming représente la majorité de l’activité. Notre défi est de transformer cet essor en croissance rentable », a-t-il commenté.

Spotify, disponible sur 60 marchés, a dépassé début mars les 50 millions d’abonnés payants, et connaît une croissance qui ne cesse de consolider sa place de numéro un mondial devant des concurrents comme Apple Music ou Deezer. Il n’a pas évoqué l’avancement des négociations avec les deux autres majors du disque, Sony et Warner.