Nicolas Dupont-Aignan, le 29 mars, à Paris. | PATRICK KOVARIK / AFP

Nicolas Dupont-Aignan est engagé dans sa deuxième campagne présidentielle, après celle de 2012. Le candidat de Debout la France qui se revendique du gaullisme critique régulièrement l’Union européenne qui, selon lui, « affaiblit la France ». Il propose ainsi un nouveau traité pour fonder une « Europe des nations et des projets » mais dont les décisions ne priment pas sur celles des Etats.

  • Son parcours

Ancien membre du RPR, du RPF et de l’UMP, Nicolas Dupont-Aignan a quitté le parti de droite en 2007 sur fond de désaccord avec Nicolas Sarkozy, à la veille de la désignation de ce dernier comme candidat pour la présidentielle de 2007. Il fonde, dans la foulée, la formation politique souverainiste Debout la République, qui deviendra Debout la France en 2014.

A 57 ans, il est maire d’Yerres (Essonne) depuis 1995, député de l’Essonne depuis 1997 et président de la communauté d’agglomération du Val d’Yerres Val de Seine. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration, il a exercé dans plusieurs cabinets ministériels et dans plusieurs cabinets, dont celui de François Bayrou (1993 et 1994) lorsqu’il est ministre de l’éducation, et celui de Michel Barnier (1994 et 1995) lorsqu’il est ministre de l’environnement.

Candidat à l’Elysée pour la deuxième fois – il avait obtenu 1,79 % des voix au premier tour en 2012 – il espère « tracer son chemin » entre Mme Le Pen et M. Fillon, « entre la rupture dans le drame et la fausse rupture ». Pour cette seconde campagne, M. Dupont-Aignan s’est notamment fait remarquer après avoir quitté le plateau du « 20 heures » de TF1 le 18 mars. Par cette action, il souhaitait protester contre le fait de ne pas avoir été invité par la chaîne privée pour le premier débat de la campagne. TF1 avait préféré n’inviter que cinq candidats sur onze.

  • Son programme

Le candidat de Debout la France veut en finir avec le « carcan supranational de Bruxelles ». Pour cela, il propose un nouveau traité pour fonder une « Europe des nations et des projets » intitulé « communauté des Etats européens » dans laquelle chaque pays récupérerait la « maîtrise » de quatre « souverainetés » : la monnaie, les frontières, le budget et les lois. Et les décisions de la Communauté ne primeront pas sur celles des Etats membres.

Dans sa nouvelle Europe, il n’y aurait ni Parlement européen, ni fonction publique européenne, mais un Conseil européen « seul organe de décision et d’exécution ». Ainsi qu’une Assemblée des Etats européens dont les membres sont désignés par les parlements nationaux. Nicolas Dupont-Aignan a affirmé que ce traité alternatif serait soumis à un référendum. Toutefois, « si les négociations échouent » avec les autres pays européens, « la France quittera » l’Union européenne.

Côté institutions françaises, le candidat de Debout la France souhaite « diminuer le nombre de parlementaires d’au moins un tiers ». Il propose de passer de 577 députés à 400 et de 348 sénateurs à 200. Il veut également « supprimer l’échelon régional et le mandat de conseiller régional ». S’il est élu président de la République, le député de l’Essonne souhaite revenir au septennat et mettre en place un référendum d’initiative populaire « dès lors qu’un projet est soutenu par 500 000 inscrits sur les listes électorales ».

En matière d’économie, Nicolas Dupont-Aignan compte « cibler et simplifier les 20 milliards d’euros des dispositifs existants (CICE, pacte de responsabilité) vers des baisses de charges patronales en direction des entreprises exposées à la concurrence internationale ». Il propose également de réserver « 50 % de la commande publique » aux petites et moyennes entreprises françaises.

Son programme prévoit d’augmenter « les salaires nets de 10 % en diminuant les charges salariales de 30 % sur la durée du quinquennat » et de « rétablir le dispositif d’exonération des heures supplémentaires qui assouplira les 35 heures ».

La déclaration de patrimoine de Nicolas Dupont-Aignan

Voici ce que contient la déclaration de patrimoine de Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France à l’élection présidentielle, publiée pour la première fois par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le 22 mars :

1. Les immeubles bâtis et non bâtis.

  • Appartement de 105 m² à Paris, acheté le 5 février 1999 en bien commun pour 419 997 euros, valeur vénale de 1 300 000 euros.
  • Appartement de 38 m² à Paris, donation en nue-propriété, le 20 octobre 1995, d’une valeur de 47 716 euros, valeur vénale de 162 000 euros.
  • Appartement de 25 m² à Paris, donation en nue-propriété le 16 juin 2001, d’une valeur de 60 979 euros, valeur vénale de 198 000 euros.
  • Maison de 80 m² dans l’Essonne, achetée en janvier 2004 en bien commun pour 131 500 euros et 22 560,34 euros de travaux en 2015, valeur vénale de 255 000 euros.
  • Appartements de respectivement 27 m², 56 m² (il s’agit d’une boutique en mauvais état, précise M. Dupont-Aignan) et 25 m² (donation en nue-propriété le 15 octobre 2007 d’un lot divisé en biens d’une valeur de 303 000 euros au total). Valeurs vénales respectives : 135 000 euros, 144 000 euros et 135 000 euros.

2. Les parts de société civile immobilière (SCI).

Néant.

3. Les autres valeurs non cotées en bourse.

Néant.

4. Les instruments financiers.

Néant.

5. Les assurances-vie.

Néant.

6. Les comptes bancaires courants et les produits d’épargne.

BNP :

  • Compte courant (ouvert en juillet 2014) : – 2 350,76 euros.
  • Compte courant (nom et prénom du titulaire masqué) : – 1 087,38 euros.

Crédit mutuel :

  • Compte courant : 108,87 euros.
  • Livret bleu : 458,22 euros.

Crédit coopératif :

  • Compte « destiné à recueillir le prêt du Crédit coopératif. Il prend la forme d’un découvert autorisé en attendant la proclamation des candidats par le Conseil constitutionnel », explique le candidat : – 253 506,36 euros.

CIC :

  • Compte courant (« en voie d’extinction et ne sert qu’à rembourser un emprunt finissant », assure le candidat) : 664,86 euros.

7. Les biens mobiliers divers, lorsque leur valeur unitaire est égale ou supérieure à 10 000 euros.

  • Sculpture de Denis Monfleur acquise le 26 novembre 2015 financée par un emprunt à La Banque postale de 12 000 euros et par un règlement étalé par chèque mensuel sur un an. Valeur d’acquisition estimée à 25 000 euros.

8. Les véhicules à moteur.

Néant.

9. Les fonds de commerce, clientèles, charges et offices.

Néant.

10. Les espèces et les autres biens, dont les comptes courants de société ou stock-options d’une valeur supérieure ou égale à 10 000 euros.

Néant.

11. Les biens mobiliers, immobiliers et comptes détenus à l’étranger.

Néant.

12. Le passif.

  • Prêt personnel, le 14 août 2014, à la BNP d’un montant de 100 000 euros sur soixante mois (mensualités de 1 956 euros), reste à rembourser 71 092,49 euros.
  • Prêt personnel pour financement étude enfant au CIC, le 29 août 2013, d’un montant de 50 000 euros sur soixante-douze mois (mensualités de 878,64 euros), reste à rembourser 23 315 euros.
  • Prêt consommation à La Banque postale, le 20 novembre 2015, d’un montant de 12 000 euros sur soixante mois (mensualités de 217,92 euros), reste à rembourser 9 189,89 euros.
  • Prêt travaux pour « réfection toiture maison » au Crédit mutuel, le 3 novembre 2015, d’un montant de 30 000 euros sur quatre-vingt-quatre mois (mensualités de 414 euros), reste à rembourser 24 990,71 euros.