Mécanicien chez Ford dans l’usine de Blanquefort (Gironde), Philippe Poutou s’est lancé, après 2012, dans une nouvelle campagne présidentielle, sous la bannière du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). En prônant un smic à 1 700 euros net et le passage aux 32 heures, il va tenter de faire mieux qu’il y a cinq ans où il avait obtenu 1,15 % des voix au premier tour.

  • Son parcours

Philippe Poutou est parti pour une deuxième campagne présidentielle, mais de justesse. Le candidat du NPA a en effet réuni in extremis les 500 signatures d’élus nécessaires pour pouvoir postuler dans la course à l’Elysée.

A tout juste 50 ans, Philippe Poutou va tenter de faire mieux qu’en 2012, quand il avait rassemblé 411 160 voix au premier tour. Il avait eu la délicate mission de succéder à Olivier Besancenot, candidat à deux reprises, en 2002 et 2007, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) devenue le NPA en 2009.

Militant d’extrême gauche de longue date, M. Poutou a fait ses premières armes chez Lutte ouvrière avant de rejoindre la LCR. En parallèle de ses activités politiques, il est également mécanicien chez Ford, à Blanquefort (Gironde), où il est syndicaliste CGT. Tout en faisant campagne, il tente également de sauver son usine alors que la firme américaine a annoncé qu’elle ne s’engageait plus à poursuivre l’activité du site après mai 2018.

Mais comme il y a cinq ans, la campagne de M. Poutou s’annonce difficile, avec la concurrence de Jean-Luc Mélenchon, qui attire sur sa candidature des voix d’extrême gauche, et celle de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière).

  • Son programme

Le candidat du NPA souhaite « le passage aux 32 heures sur quatre jours sans perte de salaire (…) et aux 30 heures pour les travaux pénibles ». Selon Philippe Poutou, il faut « réduire le temps de travail pour permettre à chacun d’avoir un emploi, rendre le travail moins pénible, disposer d’un temps de loisir pour participer à la vie familiale et sociale ».

Outre l’interdiction des licenciements, le candidat d’extrême gauche propose également un « smic à 1 700 euros net tout de suite, et une augmentation de tous les salaires de 300 euros ». M. Poutou, qui vit sa deuxième campagne présidentielle, prône aussi « la gratuité des soins de santé et des médicaments prescrits utiles ».

En plus de ces mesures économiques et sociales, le programme du NPA comporte un volet écologique. Pour le parti d’extrême gauche, « le basculement climatique en cours est le produit direct du monde de production et de consommation imposé par le capitalisme ». Au sujet de l’agriculture, M. Poutou souhaite interdire « les intrants chimiques (engrais, pesticides, herbicides, fongicides…) » et favoriser les circuits courts. « Il est possible de mettre en œuvre la reconversion de l’agriculture en tout biologique sur dix ans », affirme-t-il.

L’ouvrier prône par ailleurs un « projet internationaliste ». Même si pour lui « l’Union européenne n’est pas un progrès », il n’est pas pour autant favorable au protectionnisme : « Dans la situation actuelle, cela revient à défendre les intérêts des entreprises françaises, du patronat français. » Et dans le même temps, il rejette « tous les traités de libre-échange dont ceux de l’Union européenne ».

Il prône toutefois une « coopération entre les pays. Nous sommes contre cette Europe, mais pour une Europe des travailleurs et des peuples, où tous les droits sociaux seraient alignés par le haut (salaires, protection sociale, droit à l’IVG…) ».

La déclaration de patrimoine de Philippe Poutou

Voici ce que contient la déclaration de patrimoine de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à l’élection présidentielle, publiée pour la première fois par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le 22 mars :

1. Les immeubles bâtis et non bâtis.

Néant.

2. Les parts de société civile immobilière (SCI).

Néant.

3. Les autres valeurs non cotées en Bourse.

Néant.

4. Les instruments financiers.

Néant.

5. Les assurances-vie.

Néant.

6. Les comptes bancaires courants et les produits d’épargne.

Crédit mutuel :

  • Compte courant : 7 243,72 euros.
  • Livret de développement durable : 5 212,97 euros.
  • Livret fidélité : 9 880,47 euros.
  • Compte épargne logement : 327,94 euros.

7. Les biens mobiliers divers, lorsque leur valeur unitaire est égale ou supérieure à 10 000 euros.

Néant.

8. Les véhicules à moteur.

Néant.

9. Les fonds de commerce, clientèles, charges et offices.

Néant.

10. Les espèces et les autres biens, dont les comptes courants de société ou stock-options d’une valeur supérieure ou égale à 10 000 euros.

  • Une Peugeot 3008, achetée en 2012 pour 20 000 euros, valeur actuelle de 9 000 euros.

11. Les biens mobiliers, immobiliers et comptes détenus à l’étranger.

Néant.

12. Le passif.

Néant.