Benoît Hamon, en meeting à Nancy, mercredi 5 avril. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

« J’ai eu l’impression d’être dans une lessiveuse. » En meeting à Nancy mercredi 5 avril, le candidat socialiste Benoît Hamon a regretté le « court-termisme dans cette campagne » et refusé d’arrêter de « rêver », confiant de pouvoir convaincre les indécis à moins de vingt jours du premier tour.

« Chaque fois que j’ai essayé de parler du long terme, on m’a répondu vous n’êtes pas réaliste. Benoît Hamon, vous rêvez. »

Malgré les mauvais sondages qui se succèdent – le candidat peine à se maintenir à 10 %, désormais loin derrière Jean-Luc Mélenchon – Benoît Hamon ne veut rien laisser transparaitre. Son moral ? « Super », lâchait-il en sortant de la gare de Nancy mercredi après-midi, avant de compléter un peu plus tard : « Plus ça va, plus je suis confiant. »

« Pas le verdict des sondages »

Dans un Zénith de Nancy rempli de près de 3 000 personnes, selon les organisateurs, le candidat est régulièrement interrompu par des « Benoît président ». Benoît Hamon a engagé les électeurs à user de leur « pouvoir absolu ».

« C’est le 23 avril le verdict, ce n’est pas le verdict des sondages (…), c’est le verdict du peuple. »

Avant lui, à la tribune, Cécile Duflot et Christian Eckert s’étaient montrés peut-être un peu moins optimiste. « Pourquoi je suis là ? Parce que cette campagne est une campagne difficile n’ayons pas peur de le dire », a déclaré le secrétaire d’Etat au budget, alors que la députée EELV invitait à faire « taire les perroquets » qui « pensent que tout est déjà joué ».

Evoquant ses propositions du « long terme », de transition énergétique, réorientation de projet européen et sa mesure phare, le revenu universel, Benoît Hamon a dénoncé le « court-termisme permanent » de la campagne.

« Heureusement qu’en 45, au moment où le pays était ruiné (…), il y a eu des rêveurs qui ont fait la Sécurité sociale, heureusement qu’ils étaient là. Heureusement qu’il y a eu des fous pour construire l’Europe. »

Le candidat est également revenu sur le débat de la veille, le premier réunissant les onze candidats, attaquant tour à tour Mélenchon et ses « plan A et plan B » sur l’Europe, « le concours François Fillon-Emmanuel Macron à qui supprimerait le plus de postes de fonctionnaires », sous-entendant aussi que le candidat LR en croisait peu, « autre qu’un juge », et Marine Le Pen qui ne veut que « diviser les Français ».

Il a aussi longuement commenté l’annulation d’un dernier débat sur France 2, sous « la pression », selon lui, de ses adversaires Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. « Si on se soustrait à la démocratie au moment où on se sent fort, c’est qu’en réalité on est faible », a-t-il déclaré, jugeant qu’il y avait « un appétit pour ces débats » chez les Français.