Le texte voté mercredi prévoit que des discussions sur des « dispositions transitoires » pourront commencer pendant la période de deux ans prévue pour les négociations si « des progrès tangibles » sont réalisés en direction d’un accord de retrait. | ANDY BUCHANAN / AFP

Le Parlement européen, réuni en séance plénière à Strasbourg, a adopté, mercredi 5 avril à une large majorité (516 voix pour, 133 contre), une résolution fixant ses « lignes rouges » pour les négociations du Brexit. Le texte exclut qu’un accord sur la future relation avec le Royaume-Uni, notamment commercial, puisse être conclu avant que Londres se soit retiré de l’Union européenne (UE).

La feuille de route originelle, présentée le 31 mars par le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, était déjà claire sur ce sujet : aucun traité de libre-échange ne pourra être discuté avant un accord sur le divorce entre l’Union et le Royaume-Uni. Les conditions fixées par le Parlement pour le Brexit rejoignent ainsi plusieurs points du projet présenté vendredi.

Le texte voté mercredi prévoit que des discussions sur des « dispositions transitoires » pourront commencer pendant la période de deux ans prévue pour les négociations si « des progrès tangibles » sont réalisés en direction d’un accord de retrait.

Le Parlement devra approuver tout accord

La résolution appelle aussi à protéger les droits des 3 millions de ressortissants européens qui résident au Royaume-Uni et du million de Britanniques qui habitent dans des pays de l’UE.

Il reviendra à l’assemblée européenne d’approuver, en fin de course, tout accord conclu avec Londres pour régler les modalités de sortie des Britanniques de l’Union. « Votre vote sera décisif pour décider des conditions de la future sortie », a prévenu le président du Parlement européen, Antonio Tajani, à l’ouverture du débat, en début de matinée mercredi.

La résolution du Parlement souligne que le Royaume-Uni devra respecter tous les engagements financiers qu’il a contractés comme Etat-membre, une facture qui pourrait s’établir entre 55 et 60 milliards d’euros.

« Nous ne chercherons jamais à punir le Royaume-Uni, nous lui demanderons simplement de payer ce à quoi il s’est engagé en tant qu’Etat membre, nous devons simplement solder ses comptes, ni plus ni moins », a plaidé le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier.

La résolution insiste également pour que les termes du divorce soit fixés avant qu’un nouvel accord déterminant les relations entre le Royaume-Uni et l’UE soit conclu, contrairement au souhait de la première ministre britannique, Theresa May.