Facebook, Instagram et Messenger disposeront à partir de ce 5 avril d’un nouvel outil contre le revenge porn, la publication de photographies intimes sans le consentement de la personne photographiée. Principale nouveauté, les photographies signalées qui auront été modérées une première fois par les équipes de ces réseaux sociaux ne pourront plus être republiées : un système de reconnaissance automatique permettra, promet Facebook, d’identifier que l’image a déjà été modérée et les utilisateurs qui voudraient la publier à nouveau verront s’afficher un avertissement et ne pourront pas le faire.

Ces nouvelles fonctionnalités, que Facebook explique avoir conçues à la suite de discussions avec des associations, sont déployées dans le monde entier à partir de ce 5 avril. Une technologie similaire est déjà utilisée par le réseau social, et d’autres entreprises, pour détecter la publication d’images pédopornographiques.

Facebook promet, par ailleurs, un renforcement des sanctions contre les comptes qui publieraient des images de ce type, avec « dans la plupart des cas » une désactivation du profil en cause – les utilisateurs pourront faire appel de la décision.

Demandes récurrentes

Les réseaux sociaux font de plus en plus régulièrement l’objet de demandes appelées « notice and stay down », à savoir le fait de s’assurer qu’un contenu déjà supprimé une première fois ne puisse pas être republié. YouTube ou Facebook ont mis en place des systèmes de reconnaissance automatique sur les vidéos pour éliminer les diffusions de contenus protégés par les droits d’auteur, mais affirment régulièrement qu’il leur est difficile d’appliquer ces techniques aux contenus créés par les utilisateurs.

En début d’année, un réfugié allemand, dont la photographie avec la chancelière Angela Merkel avait été à de multiples reprises détournées par l’extrême droite, avait perdu son procès contre Facebook – il voulait contraindre le réseau à supprimer tous les détournements de cette photo.

Ces nouvelles fonctionnalités anti-revenge porn ont été annoncées le jour où le gouvernement allemand a validé, en conseil des ministres, un vaste projet de loi visant à sanctionner financièrement les réseaux sociaux dont la modération serait insuffisante ou trop lente.