Les salariés de Whirlpool manifestent, le 4 février, devant la mairie d’Amiens pour protester contre la fermeture de l’usine d’électroménager. | FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

L’espoir des 282 salariés de Whirlpool et des 60 personnes employées par son sous-traitant Prima, n’est pas vain. C’est ce qu’a voulu réitérer mercredi 5 avril Christophe Sirugue, le secrétaire d’Etat à l’industrie, après avoir réuni Carlos Ramos, le patron du site amiénois du géant américain de l’électroménager, qui doit fermer d’ici à 2018, et Xavier Bertrand, le président (LR) de la région Hauts-de-France.

« Une quinzaine de marques d’intérêt » ont été recueillies pour la reprise du site amiénois indique au Monde le ministre. « Pour l’instant, nous ne pouvons entrer dans le détail, mais les industriels intéressés sont en majorité français et nous apparaissent aujourd’hui pertinents », poursuit M. Sirugue.

Ces marques d’intérêt ont été obtenues par le travail conjoint de Business France, de l’agence de développement économique nordiste et de Whirlpool. « Six cents entreprises ont été sollicitées », indique une source proche de la société américaine.

Sur la quinzaine d’offres fermes, deux sont plus avancées, comme l’avait évoqué fin mars sur Twitter Xavier Bertrand. Selon des sources syndicales, début mars, le cabinet en charge de la revitalisation du site de production avait parlé de vingt-deux dossiers, dont deux avancés, huit en cours d’examen et douze en cours de maturation.

Pour Christophe Sirugue, toutes les configurations de reprise sont aujourd’hui étudiées. Il pourrait y avoir un ou plusieurs repreneurs des lieux et des personnels. « Plusieurs repreneurs permettent de diversifier le site, et donc de garantir de lui assurer un avenir », reprend le ministre.

Accompagner la réindustrialisation

Une chose est certaine pour lui, cela « confirme bien qu’il y a une capacité industrielle et une main-d’œuvre qui intéressent sur ce site. » Les candidats devraient bénéficier de conditions relativement confortables. Le site devrait être cédé pour 1 euro symbolique, tandis que l’Etat pousse Whirlpool à accompagner financièrement la réindustrialisation de son usine.

« Les collectivités territoriales apporteront sans doute leur aide, juge Ludovic Creusé de la CFE-CGC de Whirlpool à Amiens. Nous espérons simplement que nous tomberons pas sur un margoulin. Les salariés repris risqueraient alors de tout perdre lors d’un dépôt de bilan. »

C’est pour cela que les 282 salariés espèrent avant tout signer avec la direction de Whirlpool un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), ce qui permettra la perception d’indemnités légales et extralégales. « Si nous sommes transférés à une autre entreprise sans PSE, poursuit-il, nous prenons un certain risque. Aujourd’hui, on sait que Whirlpool est en capacité financière d’assumer un PSE très convenable. »

Alors que les syndicats de Whirlpool doivent être reçu le 13 avril par le premier ministre Bernard Cazeneuve pour un nouveau bilan d’étape, la remise des manifestations d’intérêt des futurs candidats à la reprise court jusqu’au 26 mai et la date limite de dépôt des offres fermes est fixée au 2 juin.