Des Russes se sont réunis jeudi 6 avril pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de Saint-Pétersbourg perpétré lundi 3 avril 2017. | DMITRI LOVETSKY / AP

Quatre jours après l’attentat qui a frappé l’ancienne capitale impériale russe, huit personnes ont été arrêtées jeudi 6 avril à Moscou et Saint-Pétersbourg, où des milliers de Russes ont rendu hommage aux victimes de l’attaque ayant fait treize morts. Six personnes ont été arrêtées à Saint-Pétersbourg et deux à Moscou, « pour leur implication dans l’attentat » du métro de Saint-Pétersbourg, a annoncé le Comité d’enquête russe dans un communiqué.

Ces arrestations, les premières depuis lundi, ont permis la saisie à leurs domiciles d’un « engin explosif identique à celui découvert à la station Plochtchad Vosstaniïa du métro de Saint-Pétersbourg » qui avait été désamorcé à temps lundi, ainsi que des armes à feu et des munitions, selon la même source.

Déterminer les liens avec l’EI

Les huit personnes nommées dans le communiqué portent des prénoms et des noms venant d’Asie centrale. L’auteur présumé de l’attentat-suicide, Akbarjon Djalilov, était né Kirghizstan. Agé de 22 ans et né dans la région d’Och, dans le sud du Kirghizstan, une zone connue pour avoir fourni d’importants contingents à l’oragnisation djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, Akbarjon Djalilov, mort dans l’attentat, vivait depuis 2011 en Russie.

Ses motivations demeurent inconnues, mais le Comité d’enquête a expliqué mercredi examiner ses éventuels liens avec l’EI, qui n’a pas revendiqué l’attaque. L’EI s’est pourtant arrogé jeudi le meurtre deux jours plus tôt de deux policiers dans le sud de la Russie, pour lequel quatre suspects ont été tués par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi.

Mercredi, les forces de l’ordre avaient arrêté à Saint-Pétersbourg sept ressortissants de pays d’Asie centrale soupçonnés d’être des recruteurs de « terroristes ». Ces interpellations n’étaient pas liées « pour le moment » à Akbarjon Djalilov, avaient-elles affirmé.

Sécurité renforcée

L’attentat de lundi est un « défi lancé à tous les Russes, y compris au président », Vladimir Poutine, a estimé le Kremlin alors que les autorités russes ont multiplié et renforcé les mesures de sécurité dans le métro.

La Russie, qui mène en Syrie une opération militaire en appui au régime de Damas, n’avait pas été aussi durement touchée par un attentat depuis l’explosion en vol au-dessus du Sinaï d’un avion reliant l’Egypte à Saint-Pétersbourg, qui avait fait 224 morts le 31 octobre 2015.

Depuis cet attentat revendiqué par l’EI, des attaques ont frappé les instables républiques russes du Caucase, et les services de sécurité russes avaient annoncé à plusieurs reprises avoir démantelé des cellules djihadistes s’apprêtant à frapper Moscou et Saint-Pétersbourg.

Grande cérémonie en hommage au diplomate russe assassiné
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