Un gendarme équipé d’un Taser, à Tours, le 23 décembre 2016. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

Son nom est désormais assimilé à de nombreuses bavures policières. Taser International a donc décidé de changer d’appellation après de nombreuses polémiques entourant ses pistolets électriques dont les décharges infligées par la police ont causé plusieurs morts et infirmités à travers le monde.

Depuis jeudi 6 avril, l’entreprise, sise à Scottsdale, dans l’Arizona (sud-ouest des Etats-Unis), se fait appeler Axon, nom de sa filiale spécialisée dans les caméras corporelles dont l’utilisation s’est répandue à la suite des récentes violences policières contre les Noirs aux Etats-Unis. Dans la foulée, les dirigeants du groupe ont donné jeudi le coup d’envoi des échanges sur la Bourse électronique Nasdaq, où le symbole boursier est désormais « AAXN » et non plus « TASR ».

Nouveau visage

« Il ne vient pas à l’idée des gens que nous fabriquons des logiciels liés au cloud et d’autres appareils tels les capteurs », a affirmé Rick Smith, le président-directeur général, qui veut faire des caméras corporelles le nouveau visage du groupe, dont la totalité du chiffre d’affaires en 2011 provenait encore des ventes de Taser. La division armes électriques constituait encore 76 % des 268,2 millions de revenus engrangés en 2016.

La société américaine s’est depuis engagée dans une diversification de son activité et s’est lancée dans les technologies et l’électronique avec une série d’acquisitions, dont des start-up spécialisées dans l’intelligence artificielle.

Ses caméras corporelles peuvent enregistrer en grand angle ce que voit un agent de police. Les images sont ensuite transmises à un logiciel géré par le groupe. Pour de nombreux experts et les polices de différentes villes, le port des caméras pourrait permettre d’éviter les violences policières et réduire le nombre d’interventions musclées.

Axon affirme être le fournisseur de 36 des 41 polices de villes américaines ayant adopté les caméras corporelles pour leurs agents. Il a offert d’équiper gratuitement, pendant un an, de ses caméras connectées les polices de villes américaines le souhaitant. Celles-ci sont libres au terme de cette période d’essai de s’engager contractuellement ou non.