Donald Trump et Xi Jinping, le 7 avril au club de Mar-a-Lago, en Floride. | CARLOS BARRIA / REUTERS

Les frappes américaines en Syrie ont causé un dégât collatéral. Elles ont totalement éclipsé la première rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, dans le club de luxe de Mar-a-Lago, propriété du président américain, en Floride. Après une campagne ponctuée de déclarations virulentes sur le manque de loyauté de la Chine dans le domaine des échanges commerciaux, rehaussées ensuite par des critiques dénonçant l’immobilisme de Pékin face l’escalade des tests balistiques en Corée du Nord, M. Trump a pris le parti d’une relation dépassionnée, évitant par ailleurs de sacrifier au rite de la conférence de presse commune.

A la veille de cette rencontre, qui s’est étirée sur deux demi-journées, jeudi 6 et vendredi 7 avril, les conseillers de la Maison Blanche avaient pris soin d’écarter toute percée significative dans les dossiers les plus controversés. Ils avaient fait valoir que ce « rendez-vous introductif » avait pour objectif de définir « un cadre » de discussion, pour aboutir, notamment d’un point de vue commercial, à « une relation loyale, équilibrée et fondée sur la réciprocité ».

« Relation personnelle exceptionnelle »

Débarrassée des propositions les plus agressives évoquées par M. Trump par le passé, comme des droits de douane de plus de 40 % visant les produits chinois, la réunion a permis « des progrès spectaculaires » entre les deux pays, a assuré le président des Etats-Unis, à l’occasion d’un très bref échange avec la presse. Fidèle à son sens de l’hyperbole, M. Trump a mentionné également « la relation personnelle exceptionnelle » développée avec son homologue au cours de ce séjour. Il devrait être suivi, à une date encore non déterminée, par une visite du président américain en Chine, à l’invitation de M. Xi.

Cette emphase a tranché cependant avec la parcimonie avec laquelle l’administration américaine a communiqué sur le contenu des discussions, alors que M. Trump avait annoncé une rencontre « très difficile » quelques jours plus tôt dans un message publié sur Twitter. Aucune avancée significative n’a semblé affleurer non plus sur la question de la Corée du Nord.

L’adoption par le président américain d’un optimisme de circonstance s’est accompagnée du rappel des positions traditionnelles américaines, notamment la libre circulation dans les eaux particulièrement disputées de la mer de Chine méridionale. Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, dressant devant la presse un bilan de la rencontre, a noté que la question des droits de l’homme avait été évoquée et qu’elle était « intégrée » à tous les dossiers. A l’occasion de la visite à Washington du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, lundi, l’administration américaine avait jugé plus efficace d’évoquer ce sujet « de manière discrète ».