Le président de la République, François Hollande, a appelé lundi 10 avril à la fin des blocages en Guyane, se disant prêt à recevoir « à tout moment à Paris » les parlementaires guyanais pour « construire l’avenir de la Guyane », dans un courrier adressé à ces élus dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu copie.

« L’économie guyanaise ne doit pas être fragilisée plus longtemps », insiste le chef de l’Etat, qui souligne que les « propositions ambitieuses » demandées par le collectif qui pilote le mouvement social en Guyane depuis près de trois semaines méritent « un examen approfondi ».

Pour François Hollande, ces propositions doivent « faire l’objet d’expertises techniques et financières, qui ne peuvent être menées en quelques jours », tout en soulignant qu’« à la différence du plan d’urgence » annoncé par le gouvernement pour la Guyane « qui contient des mesures évaluées très sérieusement », à hauteur de plus de 1 milliard d’euros, « il s’agirait alors d’intentions sans valeur, qui raisonnablement ne pourraient lier le prochain gouvernement ».

« Construire dans la sérénité l’avenir de la Guyane »

Affirmant que son gouvernement et lui-même n’ont « pas fermé la porte à la discussion », il rappelle que les propositions complémentaires qui pourraient être retenues dans le futur plan de convergence pour la Guyane « deviendront donc des engagements réciproques, qui s’inscriront dans une procédure à valeur législative », invitant « chacun et chacune à travailler à l’élaboration du plan de convergence ». Il ajoute :

« Je demande à tous ceux dont la mobilisation a permis d’obtenir des avancées significatives pour la Guyane de permettre désormais à tous de reprendre leurs activités et à se mettre au travail (…) pour construire ensemble et dans la sérénité, l’avenir de la Guyane. »

« Les enfants ont besoin de retourner à l’école, les entreprises doivent reprendre leurs activités, les salariés, eux aussi, ne peuvent continuer à perdre leur rémunération », insiste le chef de l’Etat, qui répondait à un courrier commun des deux députés et des deux sénateurs de Guyane, qui ont estimé le plan d’urgence « insuffisant » et lui ont réclamé « une déclaration forte » pour « rassurer » la population guyanaise.