Jean-Luc Mélenchon à Lille le 12 avril. | PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Tous dans le même sac. Jean-Luc Mélenchon a fustigé ses principaux concurrents, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon, devant des milliers de personnes à Lille mercredi 12 avril. « Si vous élisez ces trois-là, vous allez cracher du sang, leur a-t-il lancé. Voilà ce qu’ils ont mis à l’ordre du jour. » Pour le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle, ses adversaires proposent soit « l’ubérisation généralisée » soit « le Moyen Age ».

« Je veux vous mettre en garde pour que vous compreniez la catastrophe qu’ils sont en train d’organiser », a poursuivi M. Mélenchon, disant porter « un discours moral sur la vie : nous ne sommes pas d’accord pour que le principe ce soit : “Accumule tant et plus, profite et tais-toi !” ». Les réunissant tous les trois en un « ils » général, il a également reproché à ses concurrents leur « indifférence en béton armé à la nature », aucun d’entre eux ne prévoyant de sortir du nucléaire, alors que lui a mis cette mesure au cœur de son programme.

« Qu’est-ce qu’ils ont contre les communistes ? »

Lors de ce rendez-vous, qui a, selon ses organisateurs, rassemblé quelque 25 000 personnes, dont plusieurs centaines à l’extérieur de la salle du Grand palais de Lille, où il était organisé, M. Mélenchon s’est aussi moqué de ceux qui lui ont attribué l’étiquette de communiste. « Qu’est-ce qu’ils ont contre les communistes ? Je n’ai jamais été membre du Parti communiste », a-t-il lancé, « mais il y a de nombreux communistes qui ont fait notre campagne ».

En meeting mardi soir, Emmanuel Macron et François Fillon avaient tous deux fustigé le candidat de La France insoumise, le qualifiant de « révolutionnaire communiste » pour le premier et fustigeant son « programme communiste » pour le second.

Jean-Luc Mélenchon s’en est également pris au candidat d’En marche !. « Je suis déçu, je me disais “cet homme est intelligent, il a fait des études, tout ça”», a commencé ironiquement M. Mélenchon, rappelant qu’Emmanuel Macron avait « gagné 30 millions en vendant une boîte ».

« M. Macron, il va falloir être poli »

« La chose qui ne m’a pas plu », a-t-il poursuivi, « c’est qu’il dise ah, ah M. Mélenchon, j’étais encore au collège qu’il était sénateur socialiste», des propos tenus la veille par M.  Macron lors d’un meeting à Besançon. « Oui, en effet. La différence d’âge n’est pas un argument pour se mépriser », l’a tancé M. Mélenchon, désormais au coude à coude avec François Fillon s’agissant des intentions de vote au premier tour dans de récents sondages.

Puis le candidat de La France insoumise a dit qu’à un moment lui-même et M. Macron avaient été « sur la même ligne de départ ». « C’était en 2008 et on portait tous les deux une carte du PS dans la poche : moi, j’ai rendu ma carte pour rester fidèle à mon idéal et reprendre le combat, notamment avec les communistes, j’avais 57 ans. » « Et lui en avait 31, il a rendu sa carte pour aller à la banque Rothschild ! » « Voilà, M. Macron, je suis disposé à avoir les relations les plus charmantes avec vous, mais M. Macron, il va falloir être poli. »